jeudi 24 septembre 2015

La pitbullshit de Lise Ravary



Hier, une dame a décidé de profiter de sa tribune au Journal de Montréal parce qu’elle était fâchée. Fâchée contre une race de chien en particulier. Alors plutôt que de se renseigner avant d’écrire, elle s’est fait aller la plume et a dit n’importe quoi au sujet des pitbulls.

Lise Ravary débute son torchon en se prétendant immunisée aux agressions canines parce qu’elle n’a eu que des terriers, caniches, bassets et Labradors. (Labradors qui, au fait, se retrouvent parmi les chiens infligeant le plus de morsures.)

Selon Mme Ravary, ces chiens ne sont bons qu’à « donner la baballe ». Elle ignore totalement le fait que ces races, en ordre, ont été développées à l’origine afin de tuer, chasser dans l’eau, pister, et rapporter du gibier.

Et tant qu’à dire n’importe quoi, elle fonde son opinion sur le fait que les pitbulls ont « une sale gueule ». Puis tant qu’à y être, leurs maîtres aussi! Sont laids! Du grand journalisme, mesdames et messieurs!

En gros, Lise Ravary est aux pitbulls ce que Mike Ward est à Jérémy. Elle est aux chiens ce que le colon moyen est aux musulmans. C’est une ignare qui dit n’importe quoi.

Les faits

Malgré que la très estimée journaliste canine Ravary ait comme exemple éloquent une anecdote où une jeune fille s’est malheureusement fait mordre par un pitbull, et encore une autre anectode où elle s'est fait regardée croche par un chien dans un gang de rue, d’autres études viennent démontrer autre chose.

N’en déplaise à Miss Je-Connais-les-Chiens, il y a des gens qui publient des études sérieuses sur le sujet plutôt que d’inventer de la bullshit, de perpétuer des mythes et de baser une opinion sur des « sales gueules ».

Je paraphrase et résume quelques conclusions tirées d’une multitude d’études revues par des pairs dont certaines citant des sources ici afin de répondre à des idioties qu’on entend souvent à propos des races de type pitbull et dont Mme Ravary semble une grande partisane.

Les pitbulls sont plus agressifs!

FAUX! En fait, les races démontrant le plus d’agressivité ont tendance à être de taille petite ou moyenne, comme les chiens dits « toy » (vous auriez pu vous faire tuer par votre caniche, Mme Ravary!), des épagneuls ou encore des collies.

Mais… leur mâchoire barre!

FAUX! Il n’y a aucun mécanisme biologique, psychologique, physiologique ou autre qui puisse faire « barrer » une mâchoire. Un chien déterminé peut mordre et peut tenir fort. Désespéré et dans certaines situations, ne voyant pas d’autres issues, il pourra tenir même si on le frappe ou qu’on tente de défaire sa prise. Mais c’est le cas de n’importe quel chien de n’importe quelle race. Ce n’est pas parce que la mâchoire est barrée – c’est juste que le chien ne veut pas lâcher. Une mâchoire, ça ne « barre » pas!

Mais, mais… Ils ont une mâchoire super forte qui a des milliers de livres de pression!

FAUX! Les chiens dont le visage est plus « écrasé » ont généralement une mâchoire plus forte que les autres. Les races brachycéphales, ou de type molosse, ont effectivement plus de force dans la mâchoire à cause de la forme de celle-ci. Un bullmastiff, un bulldog, ou même un Saint Bernard auront autant sinon plus de force qu’un pitbull. Vous en avez vu beaucoup, des pétitions pour bannir Beethoven?

Pour mettre tout ça en perspective, un chien peut exercer, en moyenne et toutes races confondues, environ 270 livres de pression en mordant. Un humain, peut-être autour de 120 livres. Quelques races de chien pourraient en exercer un peu plus de 500. C’est loin des tonnes de pression et des mâchoires qui « barrent ».

En tout cas, ils attaquent tout le temps!

FAUX! Vous allez trouver dans les chiens qui mordent le plus des Bergers allemands, des Shih Tzu, des Jack Russel, des Rottweiler. Des pitbulls aussi. Et des Chow Chow. Et des caniches (oui, oui, Mme Ravary!)

Peut-être que les médias rapportent plus souvent les cas où un pitbull est impliqué. Mais les rapports d’hôpital, de vétérinaires, d’assurances ou d’autres sources crédibles démontrent que les pitbulls ne sont pas les seuls à mordre et, surtout, ne sont pas ceux qui mordent le plus.

Pff, anyway, on devrait interdire les pitbulls parce que Lise Ravary dit que ce sont des armes!

Bullshit! Il n’y a strictement rien qui démontre que de bannir une race de chien pourrait réduire le nombre d’attaques et de morsures.

Ce qui compte vraiment

Les études montrent que d’autres facteurs peuvent prédire bien plus précisément le risque de morsure que la race du chien. L’agressivité n’est pas propre à une race. Ce qui compte pour un chien, c’est l’environnement dans lequel il est gardé, s’il est stérilisé ou non, la façon dont il est éduqué, la façon dont il est traité – ce sont des facteurs qui ont un bien plus grand impact sur son comportement.

Ce qu’il faut vraiment, c’est éduquer les gens. Ils doivent être bien informées avant d’adopter un animal. Si c’était le cas, il y aurait beaucoup moins de chiens abandonnés ou maltraités, beaucoup moins de morsures, beaucoup moins de chiens qui souffrent d’anxiété de séparation.

C’est facile d’arriver à des conclusions erronées quand on est fâché, mais ça ne veut pas dire qu’on a raison. Et ce billet mensonger de Lise Ravary n’apporte absolument rien de constructif, en plus de nuire à la cause des animaux de compagnie et de propager de fausses informations. Ce ne sont pas les pitbulls qui méritent une muselière.

mercredi 15 avril 2015

La dissidence préfabriquée



Ils prétendent parler pour le peuple mais ne sont qu’une minorité. Ils hurlent à la démocratie et votent encore à main levée. Ils parlent de « violence médiatique » mais sont les premiers à intimider. Ils se targuent d’être de libres penseurs mais acceptent en bloc une idéologie toute préparée et réchauffée.

Ce sont de nombreuses contradictions du genre qui caractérisent le mouvement étudiant embryonnaire qui prend les rues ces jours-ci. Ils rejettent « la société » comme si c’était une masse uniforme et monolithique pour y opposer des idées déjà vues, des sujets déjà traités, et des idéaux révolus.

Là où c’est absurde, c’est qu’ils sont absolument convaincus qu’ils sont arrivés à ces idées par eux-mêmes, qu’ils sont complètement imperméables à l’influence des « méchants » médias, qu’ils ne dépendent d’aucune façon de l’industrie pétrolière (avec leurs vélo aux pneus de caoutchouc), qu’ils résistent au capitalisme sauvage (avec leurs Doc Marten’s fabriqués en Indonésie).

Pour eux, la police est une espèce de milice privée dont la seule raison d’être est de les poivrer. Quelqu’un qui parle à un policier, c’est systématiquement un collabo, un snitch, un traitre ou, pire, un policier infiltré. Les policiers n’ont pas d’affaire à les empêcher de briser ce qu’ils veulent, d’occuper les lieux qui leur plaisent. De toute façon, si quelque chose est brisé, c’est à cause d’un undercover.

Pour eux, si vous ne supportez pas la totalité de leurs idées, si vous n’allez pas manifester à leurs côtés, c’est que TVA vous a lavé le cerveau. Vous n’êtes plus qu’un amas de chair idiot au service des banquiers, à la solde des Libéraux.

Les médias, puisqu’on en parle, ne sont là que pour remplir des commandes politiques. Ils ne servent qu’à protéger les intérêts du 1%. Les manifestants pestent que la police brime leur droit de parole, mais ils attaquent eux-mêmes physiquement les journalistes et les empêchent de faire leur travail, de rapporter les faits – pour ensuite les blâmer de ne parler d’eux qu’en mal.

Les sondages, c’est mal (sauf si ça leur donne raison). Le pétrole, c’est mal (sauf pour mettre dans l’autobus, parce que c’est long se rendre à la manif en Bixi!). La pollution, c’est inadmissible (sauf si c’est un gros Boeing qui leur permet d’aller méditer en Inde). L’UQAM appartient aux étudiants (qui votent du bon bord). Selon eux, de toute façon, vous avez tort. Absolument convaincus d'avoir été touchés par la Vérité, ils ne dérogeront jamais de la ligne officiel des camarades.

Ils. Eux. Cette poignée d’illuminés qui détiennent une vérité dont vous n’êtes pas digne. Ceux qui mènent cette espèce de mouvement anarchiste ridicule qui revendique n’importe quoi. Ces manifestants qui s’imaginent être des révolutionnaires d’un nouvel âge, alors qu’ils ne font qu’accepter sans le moindre doute les idées qu’ils s’imposent entre eux.

Elles. Enragées contre les hommes, sans aucun discernement. Celles qui organisent des manifestations contre le sexisme – où les hommes ne son pas admis. Celles qui barbouillent les sigles  homme/femme sur les portes de toilettes de l'UQAM pour y marquer « toilettes non gendrées » – mais qui vous accuseront de viol si vous avez le malheur de vous tromper de porte en allant pisser.

Ils. Elles. Eux. Vous savez de qui je parle, parce qu'ils sont tous les mêmes à travers les époques, depuis toujours. Les grands incompris qui nous accusent de ne rien comprendre.

Comme les victimes d’une secte, ils gobent tout rond des opinions politiques et deviennent les représentants inaptes d’une dissidence préfabriquée.

mardi 31 mars 2015

Voler la démocratie



À coups de déclarations cinglantes et de slogans grandiloquents, quelques centaines d’étudiants prennent les rues, à nouveau, afin de défendre des causes en vrac. Or, outre les dérangements auxquels nous sommes désormais habitués, ce qui me dérange profondément, c’est leur façon irrespectueuse de s’approprier votre voix et la mienne.

Si nous avons tous le droit à notre opinion et même le droit à manifester notre mécontentement, il ne faut surtout jamais oublier que nous vivons en démocratie et que le vote est la façon dont nous avons décidé, en tant que société, de régler nos différends.

Pas en saccageant les biens publics, ni en envoyant des « commandos » vider les classes. Pas en intimidant durant la tenue des assemblées étudiantes, ni en brimant le droit qu’a chacun de poursuivre ses études. Pas non plus, il faut le dire, en tapant ou en tirant sur des manifestants.

Or, à force de laisser place à des radicaux, le débat se radicalise et des extrémistes en profitent pour prétendre parler au nom de tous et chacun, comme s’ils étaient les porte-étendards d’une population opprimée. Comme si le règne du PLQ avait été institué par un putsch et qu’il se maintenant en place grâce à une gestapo brutale.

C’est ce que semble vouloir faire croire une minorité d’étudiants qui prétend parler en notre nom et dit vouloir défendre « nos » droits et libertés. Ils agissent en faisant fi des élections qui ont été tenues. Ils mentent en se disant les porte-paroles de la majorité. Ils exagèrent en élevant les mesures « d’austérité » au stade de tragédie nationale.

Les manifestants sont hypocrites quand ils disent exercer une « démocratie directe » alors qu’ils ne font valoir que leurs propres intérêts. Puis, surtout, ils ont une attitude méprisante envers les électeurs en les considérant indignes de voter puisqu’ils ont élu le « mauvais » parti.

Je ne suis ni brainwashé, ni un fan inconditionnel du Parti libéral. À la limite, certaines des revendications étudiantes (dans le lot éclectique qui nous est proposé) viennent me rejoindre jusqu’à un certain point. Je crois qu’il faut avoir une opinion nuancée et, surtout, savoir l’exprimer pour faire avancer une cause. On ne peut pas simplement faire comme si ce mouvement étudiant de gauche n’existait pas.

Mais ce n’est pas une grève « sociale ». Ce n’est pas un mouvement « populaire ». Bloquer des rues, ralentir des gens pressés, nuire à la circulation, gaspiller l’argent du public, ne pas collaborer, ne pas divulguer l’itinéraire d’une manifestation, se masquer et provoquer les policiers – tout cela, qu’importe la cause, va à l’encontre de la majorité, à l’encontre des valeurs sociales et de l’opinion populaire.

Si la cause est une courtepointe décousue de rêveries estudiantes et d’utopies minoritaires, et si les gestes posés vont à l’encontre du réel intérêt de la population en ayant un impact négatif dans leur quotidien et des répercussions importantes sur la paix sociale, on ne parle pas d’une cause juste et populaire, mais d’un pouvoir qui est usurpée à la société par une minorité qui ne respecte pas le vote démocratique.

samedi 31 janvier 2015

L'imam Chaoui et ses putes


À entendre l'imam Chaoui qui veut ouvrir un centre de propagande islamiste à Montréal, on a envie de lui fendre le crâne – et avec raison. Or, le problème est plus complexe. On ne parle pas d’un « méchant » qui attire des complices, mais plutôt d’un charmeur qui « sauve » des incompris, un peu comme un pimp sauve des filles.

L’humain n’est pas méchant en soi. Ni l’Islam – ou le Christianisme, ou le Judaïsme. Il y a certainement de bonnes intentions derrière les écrits que partagent ces religions du Moyen-Orient, mais elles sont malheureusement aussi nombreuses que les mauvaises interprétations. Le fond, c’est que nous sommes des humains et que nous sommes tous capables de nous entendre.

Nous sommes tous capables de nous entendre. En principe.

Et c’est là que tout se joue. Car il y a des différences, il y a des inégalités. Il y a de l’injustice et des actes que l’on ne peut expliquer. Il y a des trous de cul qui se ramassent des fortunes tandis que de bonnes personnes se ramassent dans la rue.

Quand tu es jeune, victime ou témoin de tout ça, impuissant devant tant d’aberrations, devant tant de frustrations, il n’en faut pas beaucoup pour t’attirer dans le « droit chemin », dans des rêves, dans des illusions et des promesses vides.

Pour certains gars, c’est les gangs de rues, les gros tough qui marchent sur Ste-Cath comme si c’était un tapis rouge parce qu’on leur a promis la gloire s’ils tabassaient un ti-coune d’un clan adverse.
Pour d’autres, c’est de trouver refuge dans des jeux online, dans des paradis artificiels qui ne dérangent personne et qui apaisent la solitude.

Pour certaines filles, la salvation est offerte par un charismatique pimp qui va leur offrir à manger, à boire et à se réchauffer – puis à fumer et à sniffer – juste en attendant. Juste pour faire un peu d’argent.

Et pour une partie de notre jeunesse, ce sont des pseudo-imams qui vont miser sur des promesses de l’au-delà, des idéaux moyenâgeux et faciles à atteindre, qui vont amplifier des problèmes sociaux et les utiliser à leur avantage pour profiter de jeunes qui n’arrivent pas à s’intégrer, qui ne parviennent pas à se tailler leur propre place.

Le débile d’imam Chaoui en est un bel exemple. Charismatique, borderline-légal, toujours à cheval sur ce qui est dégueulasse de penser et sur ce qui est illégal de dire, il creuse dans les tréfonds d’une jeunesse égarée pour recruter des putes djihadistes, des gars qui n’ont rien à faire. Des Arabes et des Magrébins surtout, mais d’autres aussi issus d’ailleurs ou issus d’ici qui se cherchent et qui n’ont rien de mieux à trouver qu’un Allah tordu et caricaturé par des extrémistes.

Et Chaoui n’est pas le seul twit à en faire autant, à inspirer de la haine, à profiter de la solitude pour en faire de la violence, à offrir la mort comme une solution.

Facilement, nous pourrions à tous leur fermer la trappe, les jeter en prison, et ne plus en entendre parler. Mais nous sommes civilisés et ne devrions pas jouer leur jeu archaïque d’hommes des cavernes tarés.

Le problème, le vrai problème, il est ailleurs. En fait, il est ici : c’est nous.

Plutôt que de s’offusquer contre les fous d’Allah, nous devrions plutôt nous assurer que notre jeunesse soit assez bien éduquée pour ne pas tomber dans leurs pièges. Nous devrions supporter les jeunes, mieux les guider, mieux les intégrer. C’est à nous de leur offrir un avenir plus prometteur que de se faire exploser pour tuer trois ou quatre innocents.

C’est à nous de mieux les accueillir et de nous assurer que les jeunes ne finissent pas dans des écoles religieuses, qu’ils ne soient pas forcés à écouter les soliloques dogmatiques de vieux barbus, qu’ils n’aient pas à subir ni à causer la xénophobie.

Chaoui, il pourrait vivre ou crever, ça ne changerait rien. Le problème est ailleurs. Il faut se concentrer à aider ses victimes, il faut aider ceux (et celles?) à qui il promet l’éternité et la gloire comme un pimp promet un gramme et à boire.

Les djihadistes sont des putes.

samedi 10 janvier 2015

Le Moyen-Âge de l'Islam



Reculons de quelques 800 ans dans le passé de l’histoire occidentale. Alors que l’Europe médiévale s’enfonçait dans les marasmes d’un christianisme obscurantiste, ravagée par la peste et empêtrée dans des guerres fratricides, elle a pu compter sur un allié étranger pour préserver et contribuer à son héritage : l’Islam.

De l’alchimie à la philosophie, des mathématiques aux mosaïques, de l’algèbre à la musique, ce sont en partie des penseurs et des contributeurs musulmans et arabes qui ont participé au sauvetage et, éventuellement, à la renaissance d’une civilisation qui courrait à sa perte.

Plutôt que de les censurer, ils ont retranscrit des livres importants et traduit des textes cruciaux de notre histoire. Plutôt que de détruire, ils ont partagé leur science et leur savoir-faire. Plutôt que d’en profiter pour nous achever, ils nous ont aidés à nous relever.

Chacun son tour

Je simplifie et vulgarise, évidemment. Mais je souhaite mettre en valeur un pan de notre histoire et de la leur avec lequel notre présent contraste amèrement : alors que nous étions devenus des barbares, ils ont été des gentlemen.

Et, en quelque sorte, c’est à notre tour de leur rendre la pareille. Plutôt que de sombrer dans la haine et la peur, nous devrions pratiquer ce que nous prêchons et être tolérants. Plutôt que de chercher vengeance, nous devrions soutenir les dissidents qui dénoncent l’islamisme radical. Plutôt que de chercher à débusquer quelques ennemis, nous devrions nous faire des alliés par milliers.

Car en nous renfermant, nous nous plions à la volonté des extrémistes qui ne souhaitent que des conflits, que de la peur, que de l’instabilité partout où ils passent.

Fournir des armes

Même s’ils ne sont qu’une poignée, qu’une infime minorité parmi tous les fidèles, les extrémistes ont le pouvoir de convertir des jeunes « normaux » et d’en faire des bombes humaines. Ils ont le pouvoir de souder ensemble par la haine des communautés qui ont été délaissées par leur terre d’accueil. Ils ont la volonté – et rien de mieux à faire que – de recruter individuellement, un par un, des gens isolés afin de faire un maximum de dommages.

Par l’éducation, par la tolérance, par le partage et par la communication, nous armons les modérés contre les extrémistes et nous soutenons les dissidents contre les intégristes. Répondre à la violence par la violence, c’est s’abaisser au niveau des radicaux et des imbéciles.

Si, donc, ces « djihadistes » souhaitent faire reculer l’Islam, le gangrènent comme la peste, et veulent en faire l’étendard d’une parodie de société passéiste et intégriste, il est notre devoir de donner des armes et offrir notre support à tous les autres, à ceux qui sont victimes de la propagande d’un Islam politique.

Concrètement, ça signifie respecter ceux qui sont différents, ne pas les ostraciser et ne pas les rejeter. Ça signifie les accepter et les intégrer; leur donner le goût d’être « de notre bord ». Alors que l’Islam fait face à des débiles moyenâgeux, c’est à notre tour d’être des gentlemen.

mercredi 7 janvier 2015

Je ne suis pas islamophobe


Alors que le monde entier s’insurge contre les attentats de Paris, certaines voix en profitent pour s’élever et proférer à qui veut l’entendre que la couverture de l’événement est du recyclage politique, que nos réactions sont démesurées, que nous sommes islamophobes.

J’ai en tête les propos de Geneviève Lepage de l’Association musulmane québécoise, ou encore les tweets accusateurs du Collectif québécois contre l’islamophobie, en plus de nombreux autres qui dépensent plus d'énergie à inventer une islamophobie inexistante qu'à se dissocier des djihadistes meurtriers.

Or j’y vois là un opportunisme dégoûtant, une hypocrisie crasse. Ces voix-là qui crient à l’islamophobie s’abstiennent bien de dénoncer le terrorisme et se pressent plutôt à se présenter comme les victimes de racisme.

Mais c’est d’une malhonnêteté intellectuelle indicible.

Parce que nous dénonçons aussi les crimes perpétrés contre les Musulmans – que ce soient les réactions parfois démesurées d’Israël dans la Bande de Gaza ou le rapt d’étudiantes par Boko Haram; que ce soit l’irrationalisme des leaders iraniens, ou encore l’oppression dont sont victimes les femmes en Arabie Saoudite.

Si je dénonçais des meurtres commis par la Mafia, les Italiens ne réagiraient pas en me traitant de raciste. Si je dénonçais la violence des motards, le Québécois moyen ne se sentirait pas visé. Si je dénonçais les bombes de l’IRA, il n’y a pas d’association québécoise-irlandaise qui viendrait me menacer.

Pourquoi ne puis-je pas dénoncer des atrocités commises par des islamistes sans me faire traiter d’islamophobe?

Je ne blâme pas les Musulmans – je n’en parle même pas. Je dénonce les djihadistes, les radicaux extrémistes qui s’opposent à la liberté d’expression, aux droits des femmes, à l’humour, à l’alcool, à la vie et qui s’attaquent à des innocents.

Si ces associations se sentent visées, est-ce que c’est parce qu’elles partagent le point de vue des extrémistes? Je n’arrive pas à m’expliquer autrement leurs réactions défensives.

dimanche 30 novembre 2014

Parler français sans PKP


Pierre-Karl Péladeau propose de transformer notre province en pays « français, juste et prospère ». Or, il s’avère que je vis déjà dans un pays juste et prospère (qui a ses défauts, mais aussi ses qualités), en plus d’avoir la chance de pouvoir m’exprimer en français sans aucune contrainte ou difficulté.

En fait, la principale menace à ma langue vient surtout des unilingues francophones qui ne maîtrisent même pas le français et qui le massacrent quotidiennement. Que ce soit sur Facebook ou Twitter, en s’exprimant tout haut en public ou en silence par texto, notre langue est sérieusement menacée par ceux-là mêmes qui devraient la protéger.

Nous pouvons être bilingues – voire trilingues – et être élevés dans un milieu multiculturel et éclectique sans en perdre notre latin. Non seulement est-ce possible, c’est même désirable puisque c’est enrichissant et ça aide au développement de nos capacités intellectuelles. Parler une langue, c’est bien. Mais deux, c’est mieux.

Le fait français est si bien établi en notre province et dans notre pays que celle qui vient d’être élue à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie est Michaëlle Jean, une Canadienne francophone.

Le fait français est d’une telle beauté que nous pourrions l’utiliser comme outil pour nous propulser sur la scène internationale et rendre envieuses les autres provinces que nous avons contribué à fonder.

Le fait français, ici, fait partie intégrante de notre identité. Il est si fort qu’il peut autant attiser les moqueries comme celles de Sugar Sammy qu'être une puissante source de fierté comme notre Louis Cyr.

Mais le fait français n’est pas une honte ni une raison de se séparer du Canada. Il en est, au contraire, une pierre angulaire. Le fait français n’est pas une limite, mais une base sur laquelle nous pouvons construire notre identité québécoise et canadienne à travers le monde.

En tant que Québécois, je me trouve chanceux de pouvoir multiplier la richesse des cultures qui m’ont forgé et qui m’entourent, plutôt que de les considérer comme des ennemies. Je n’ai pas besoin de souveraineté, je n’ai pas besoin d’unilinguisme pour me protéger. Je n’ai surtout pas besoin d’un PKP opportuniste pour me promettre un « pays français ».

En fait, j’aimerais que nous soyons plus nombreux à mieux maîtriser notre langue, à la mieux parler et, surtout, à la mieux écrire. Car ce ne sont pas les étrangers qui arriveront à l’anéantir, mais seulement nous qui la laisserons mourir.

samedi 22 novembre 2014

Un badge pour tuer impunément


Plusieurs choses ne marchent pas dans l'histoire du policier qui a tué un enfant en fonçant à 120 km/h sur l'auto dans laquelle il se trouvait en février dernier. En fait, tout cloche et tout porte à croire que le policier est entièrement à blâmer. Mais le DPCP en a décidé autrement et plusieurs ragent parce qu'ils n'arrivent pas à s'expliquer cette injustice.

C'est frustrant, et c'est extrêmement difficile de porter un regard neutre et de rester objectif dans un cas comme celui-ci. Surtout lorsque les circonstances sont troublantes et qu'un enfant est mort de façon violente. Or, en ne s'en tenant qu'aux faits (ceux que nous connaissons, du moins), on réalise que notre colère est justifiée.

Les faits

Il a été établi que le policier roulait à plus de 120 km/h dans une zone où la vitesse est limitée à 50 km/h. Il a été établi qu'il ne répondait pas à une urgence et qu'il était plutôt sur une opération de filature -- importante certes, mais pas urgente.

Le Directeur des poursuites criminelles indique égalemet que « La chaussée était sèche, la visibilité était bonne et le feu de circulation auquel faisait face le policier était vert. »

Quand au père, on lui reproche de s'être engagé « dans l'intersection alors qu'il n'avait pas de feu prioritaire dans une manoeuvre qui n'était pas sans risque. »

Remise en contexte

Ces faits isolés indiquent que le père pourrait avoir causé l'accident. Or la collision ne s'est pas produite dans un tube sous vide au milieu de nulle part. La collision s'est produite à une intersection en milieu urbain.

Et c'est ça qui fait toute la différence!

Il y a une raison pourquoi nous limitons la vitesse en milieu urbain. Non seulement quelqu'un peut brûler un feu rouge alors que vous aviez pourtant la priorité, mais un chien pourrait aussi traverser la rue, un enfant pourrait surgir de nulle part pour attraper son ballon, un piéton pourrait ne pas vous avoir vu venir et s'engager dans l'intersection.

Il y a une panoplie de tels exemples où un imprévu vous force à réagir subitement.

À 50 km/h, vous pouvez vous immobiliser ou dévier votre trajectoire. Au pire, vous pourriez foncer dans une voiture stationnée pour éviter un obstacle. Ou encore frapper un piéton innocent, mais à une vitesse où il a plus de chances de survivre.

À 120 km/h, ça ne pardonne pas. Toute tentative de freiner sera vaine. Toute manoeuvre d'évitement vous conduira dans le décor à une telle vitesse que vous mettrez en péril la vie des gens autour, la votre incluse. Vous pouvez faire des tonneaux, traverser un mur de brique et finir par vous immobiliser au milieu d'un salon plutôt qu'à l'intersection.

Les urgences

Les policiers, ambulanciers et pompiers sont formés pour manoeuvrer à de telles vitesses, c'est vrai. Mais leurs véhicules sont également équipés de sirènes et de gyrophares pour avertir du danger, pour prévenir les autres conducteurs et les piétons de leur arrivée subite, pour que l'on s'attende à les voir passer comme une flèche et que nous ayons le temps de nous enlever du chemin.

Le brave flic, ici, n'a pas activé ces signaux d'urgence, si son véhicule en était équipé. Personne ne pouvait prévoir son arrivée. Lui-même ne pouvait plus faire une manoeuvre d'évitement en cas d'urgence. Il n'avait plus le contrôle de son véhicule.

Même si le père a traversé sur la rouge et que c'était risqué, c'est le policier qui a causé cet accident en n'avertissant pas de sa conduite dangereuse en milieu urbain et en étant incapable de garder le contrôle de son véhicule.

Le policier est directement responsable de la mort d'un enfant qui, en d'autres circonstances, aurait probablement survécu à une collision à une vitesse normale, ou dont le père ne se serait pas retrouvé dans la trajectoire d'un véhicule d'urgence si une sirène avait été audible.

La suite

Ce policier semble coupable. Il devrait au minimum subir un procès afin qu'il soit jugé et que tous les faits soient étudiés. Que le DPCP le protège ainsi est inacceptable.

La pression médiatique sera palpable et les élus devront réagir. De plus, les citoyens rageront (avec raison) de voir qu'un simple badge a évité à un chauffard de subir les conséquences de ses gestes et d'aller réfléchir en prison à la façon dont on doit conduire un véhicule quand nous ne sommes pas seuls sur la route.

Un autre chauffard accusé de conduite dangereuse causant la mort voit la couronne recommander une peine de prison de 6 ans. Pourquoi épargner cela au policier? Pourquoi ne pas envoyer un policier en prison? S'il y a des circonstances atténuantes, voire des faits qui prouvent son innocence, qu'on le démontre dans un procès juste. Juste pour le père et juste pour l'enfant mort aussi.

Mais un badge n'est pas une preuve d'innocence.

mercredi 20 août 2014

La milice syndicale

La casse, le grabuge, l’intimidation… On s’est fait à l’idée : dès que des syndiqués n’obtiennent pas tout ce qu’ils veulent, ils ont recours à la force. Mais cette année, la situation est différente. La Loi, l’ordre et la démocratie sont pris en otages par ceux-là mêmes qui ont juré de les protéger.

De voir des pompiers apposer des autocollants partout, c’est une chose. Mais ils allument également des incendies et font des « shows de boucane » pour intimider. Puis ils s’attaquent directement au siège de la démocratie municipale et y faisant irruption pour tout saccager.

Les policiers, quant à eux, les observent et les supportent dans leur lutte. Ils décorent leurs véhicules et portent des uniformes aux camouflages dépareillés, leur donnant l’allure d’une milice « cheap » plutôt que de policiers professionnels.

Leurs revendications, on a fait le tour et nous n’avons pas fini d’en entendre parler. Si certaines sont justifiées et d’autres contestables, des négociations devraient être suffisantes pour régler les litiges, comme dans n’importe quel autre domaine civilisé.

Or,  ce qui m’agresse, c’est que les policiers sont devenus le bras armé des centrales syndicales. Ceux qui sont sensés maintenir l’ordre et faire respecter la loi ne servent plus les intérêts de la démocratie et des citoyens, mais les leurs. Des intérêts économiques qui n’ont pas besoin d’être défendus par les armes ni promus par le grabuge.

Si leur allégeance a changée, qu’ils cessent de prétendre être des policiers et qu’ils fassent la grève à titre de civils. Ils ne peuvent briser la loi ainsi au nom d’une corporation syndicale. Ils ne peuvent se hisser au-dessus de nous, surtout pas en usant de violence et d’intimidation.

D’ici à ce qu’ils reprennent leurs esprits et réalisent qu’ils sont manipulés par leur syndicat, je n’arriverai pas à reconnaître leur autorité parce que je sais qu’ils ne sont plus là pour nous protéger. Je vais continuer mon chemin si l’un d’eux tente de m’arrêter parce que je n’ai aucun compte à rendre aux syndicats ou à leur milice.

vendredi 25 juillet 2014

Sieg Heil, Israël!


Avant même sa naissance controversée, Israël était un lieu de guerre et de conflits. Depuis, les choses ne vont qu’en empirant. Et si la guerre est toujours laide, on s’attendrait à un minimum de civisme de la part de notre allié au Moyen-Orient, tout particulièrement d’un peuple qui a survécu à l’Holocauste.

Or, ce n’est pas le cas. Israël, plutôt que d’agir en pays civilisé, multiplie ces jours-ci les blitzkriegs et les représailles afin de protéger son Lebensraum. Plutôt que d’utiliser son arsenal sophistiqué pour cibler de façon chirurgicale, les bombes tombent sur les hôpitaux et tuent des victimes innocentes. Comme si tout Gaza n’était peuplée que de terroristes; comme si toute la Palestine ne mettait au monde que des djihadistes.

L’État hébreu a raison en accusant les barbares du Hamas des pires atrocités. Mais les répliques violentes d’Israël et ses annexions dignes de l’Anschluss  sont moralement indéfendables et vont à l’encontre des conventions internationales.

Donner l’exemple

Israël devrait pourtant être l’ambassade de la civilisation occidentale dans une région instable et guerrière. Israël devrait être noble, pacifiste (à défaut d’être complètement pacifique parce qu’il est attaqué de toute part), et agir de façon respectable.

Mais Israël adopte des politiques sionistes et expansionnistes qui défient les résolutions de l’ONU et ruinent la volonté d’établir une paix durable dans la région.

Israël colonise aussi des territoires qui ne lui appartiennent pas. Des colonies! En 2014! Nous ne parlons pas de la Lune ou de Mars, mais du berceau de l’humanité. Israël supporte des colonies de Juifs extrémistes qui pillent et volent des terres qui ne lui appartiennent pas sous prétexte qu’il est le peuple élu de Dieu…

Ainsi, au lieu de se faire respecter, Israël se venge. Les tenants d’une extrême-droite radicale qui gangrènent Israël ne cessent de jeter de l’huile sur le feu. Israël agit de façon illégale et est lui-même un obstacle à tout processus de paix.

C’est lui qui a commencé!

Les deux côtés sont certes à blâmer dans cette guerre interminable. Les deux sont responsables des morts innombrables. Les deux sont coupables.

Mais si je me permets de critiquer Israël, c’est que ce pays est supposé être « de notre bord », si je puis dire. Je me permets de reprocher à notre allié d’être indigne de notre support, comme je me permettrais de reprocher à un ami d’être un bully ; parce que je le respecte et j’espère qu’il change.

Si la guerre est laide, elle peut toutefois être menée de façon honorable. Et si le Hamas est sauvage dans ses attaques, ce n’est pas une raison pour qu’Israël s’abaisse à répliquer de façon aussi barbare, tant dans sa rhétorique provocatrice que dans ses actions meurtrières.

Les leçons du passé

Tout comme nous l’avons vu dans le passé avec Hitler, un pays civilisé est en train d’attaquer, envahir et tuer des innocents aux yeux de tous, sous prétexte de vouloir exterminer une menace potentielle, une poignée d’extrémistes. La communauté internationale ne condamne pas ses gestes – sinon du bout des lèvres pour éviter les accusations d’antisémitisme.

Une des armées les plus avancées et les plus puissantes au monde mène une guerre sale et injuste, de façon cruelle et consternante. Ça rappelle presque les colonnes de Panzers qui ont chargé contre la cavalerie polonaise à Krojanty.

Israël frôle parfois même l’apartheid dans ses politiques et sa doctrine en discriminant à outrance selon l’ethnie et les croyances religieuses, analogie soulevée par des enquêteurs de l’ONU ainsi que par plusieurs groupes des droits de l’homme.

La guerre, la guerre, c’pas une raison pour se faire mal!

Il n’y a pas d’équilibre entre les forces et il est difficile de reprocher aux faibles d’avoir recours aux moyens les plus désespérés, tandis que l’on ne peut blâmer les plus forts pour leur efficacité.

Or, de voir des vidéos d’Israéliens qui chantent joyeusement en entendant l’Iron Dome faire exploser des roquettes du Hamas avant qu’elles n’atteignent leur cible, tandis que d’autres vidéos montrent des enfants palestiniens éventrés suite à des frappes israéliennes punitives… Il y a de quoi se poser des questions.

Il y aura toujours des victimes innocentes lors d’un conflit. Surtout lorsque des fanatiques religieux balancent des roquettes au hasard en criant « Allahu akbar » en espérant qu’elles fassent le plus de dommage possible.

Mais Israël? Une puissance nucléaire. Une armée presque invincible. Des équipements à la fine pointe de la technologie. Notre allié indéfectible…

Si un pays musulman agissait de la sorte, il serait (avec raison!) qualifié de terroriste et relégué au banc des punitions avec les autres de « l’Axe du Mal ». Je ne m’explique pas pourquoi nous devons rester silencieux devant les crimes perpétrés par un État allié.

La Sainte Paix

Je souhaite réellement la paix au Moyen-Orient. Mais d’ici à ce qu’Israël agisse de façon cohérente et respectueuse, j’ai grand peine à supporter ses actions « d’autodéfense » et je ne peux pas rester muet devant les crimes qu’il commet quotidiennement.

Peut-être que les médias et les stratèges israéliens voudraient que je gobe tout rond leur propagande et que je lève le bras droit en criant Sieg Heil! pour la gloire d’Israël. Mais non. Nous avons déjà vu ça dans le passé et j’espère qu’Israël cessera de traiter ses ennemis d’une façon rappelant celle dont Hitler a traité les siens.