vendredi 25 mai 2012

27% d'uranium, 73% de bullshit

Ça y est, ça recommence! On nous annonce aujourd'hui que de l'uranium enrichi à plus de 20% a été découvert en Iran. Certes, si c'est vrai, ça peut être un problème. Malgré que je m'inquiète bien davantage de la possesion de l'Arme par des imbéciles extrémistes comme Israel ou le Pakistan, je ne crois pas que ce soit bien mieux si Mahmoud et ses baronnets se retrouvent avec. Mais le réel problème est d'un tout autre ordre.

Au-delà de l'axe du mal, des tensions politiques et des religieux radicaux aux États-Unis et en Iran, il y a cette propagande, cette immense masse de bullshit qui arrive à grand pas avec toute la discrétion d'une fanfare dans une église. Cette annonce, relativement banale en soi, s'ajoute à un sombre ammoncellement de fausses vérités qui nous ont été présentées depuis plusieurs mois afin de dépeindre tranquillement l'Iran comme la source de tous les maux.

Je prédis que, durant les prochaines semaines, nous assisterons à un crescendo fécal de mensonges et de propagande épouvantables pour nous préparer au pire. Pour annoncer sans le dire qu'un conflit armé est inévitable.

Et c'est bien à point, remarquez. Car il n'y a pas meilleure solution pour se sortir d'une situation économique précaire que de s'en aller en guerre. La guerre, ça crée des emplois et ça génère des profits.

Toutefois, si on fait l'analyse des derniers conflits, on se rend compte que le scénario est toujours le même. Les noms changent, les lieux diffèrent, mais la bullshit est la même. Mais ce qui me répugne le plus, ce n'est pas la bullshit. C'est la facilité qu'a notre société, visiblement scatophage, à l'avaler tout entière et à en re-demander.

Spin doctors, à vos plumes!

samedi 19 mai 2012

À cause des étudiants

Tout comme les étudiants blâmaient le gouvernement Charest pour les gestes criminels que les radicaux posaient dans la rue, la situation s'est maintenant inversée et c'est à cause des étudiants que le gouvernement va trop loin.

À cause des étudiants qui boycottent leurs cours et qui font du grabuge, nos libertés sont brîmées. Pas seulement la liberté d'étudier, mais désormais aussi celle de se rassembler et de manifester pacifiquement.

Parce que durant de longues semaines nous avons enduré l'intimidation et la violence ainsi que le non respect d'injonctions, le gouvernement a maintenant adopté une loi drastique qui est critiquée de toute part en plus de nous faire passer pour une république de bananes à travers le monde.

Parce que des associations étudiantes n'étaient pas capables d'organiser des manifestations de façon responsable, de contenir leurs troupes et de limiter les débordements, le Québec en entier paie. Sans que nous soyons tous visés directement, nous pouvons tous avoir honte.

Je ne supporte pas le mouvement des étudiants en boycott et encore moins les tactiques violentes de la minorité radicale qui le gangrène. Mais je respecte leur droit de s'exprimer et de manifester.

Sauf que ces étudiants n'ont pas su respecter le droit des autres de continuer à étudier; le droit des travailleurs de travailler; le droit des autres de penser autrement et de s'exprimer.

On se retrouve donc aujourd'hui avec une loi spéciale digne d'un État policier.

Et c'est la faute aux étudiants.

vendredi 18 mai 2012

Combattre le feu par le feu pour mieux se brûler

En répondant par une loi spéciale à des extrémistes, le gouvernement pose à son tour, un geste drastique qui, en plus de ne rien régler, crée un précédent plutôt incofortable, contrastant sauvagement avec notre société libre et ouverte.

Rien n'excuse les gestes criminels qui ont été posés par la minorité de manifestants radicaux. Rien non plus n'excuse le fait qu'ils aient empêcher les étudiants contre la grève d'assister à leurs cours -- malgré des injonctions, en plus. Rien n'excuse l'intimidation qui a été tolérée tout ce temps. Rien n'excuse ni ne peut réparer l'impact économique désastreux qu'ont eue ces manifestations hors de contrôle.

La position des rouges radicaux est indéfendable.

Toutefois, il était du devoir du gouvernement de répondre et de réagir plus fermement il y a bien longtemps. Ou, au moins, de faire preuve de compréhension et de se montrer plus brillant que les dirigeants étudiants aux requêtes aussi farfelues qu'inflexibles. Quitte à engager les meilleurs spin doctors et négociateurs pour en passer une vite aux rouges. Mais non!

Après des semaines de quasi-mutisme où la ministre de l'éducation a été laissée à elle-même, sans appuis solides, le gouvernement passe finalement à l'action. Mais il est d'une telle mollesse et d'une telle incompétence qu'il joue le jeu des radicaux.

Les lois, elles ne sont déjà pas respectées depuis le début du conflit. Une de plus ou une de moins, ça ne changera rien, sinon que de frustrer davantage les manifestants et d'envenimer une situation pour le moins délicate. Ceux qui, comme moi, en avaient marre des manifs devront prendre leur mal en patience!

Puis, ce qui m'inquiête encore plus, c'est qu'une loi spéciale est votée afin de balayer sous le tapis un problème que le gouvernement en place n'est manifestement pas en mesure de régler. On parle d'une minorité d'étudiants, ici. Ce sera quoi, quand un réel conflit social émergera? L'armée?

jeudi 17 mai 2012

Mensonges, propagande et petits carrés rouges

S'il est une chose que l'on peut facilement manipuler, c'est une foule, une masse de monde. Facilement parce que des simples paroles sont rapidement amplifiées et scandées à gorge déployée. Parce que des opinions deviennent des sentiments. Parce que n'importe quel mensonge bien raconté peut sembler être une vérité qui justifie n'importe quel geste.

Les faits sont simples. La vraie vérité, elle est banale et bien moins excitante que la propagande des radicaux qui tiennent mordicus à faire la grève jusqu'à ce que mort s'en suive. Si on prend un peu de recul et qu'on analyse la situation objectivement, on peut différencier la vérité de la propagande.

La majorité des étudiants n'est pas en faveur d'une grève générale illimitée.


La majorité de la population ne supporte pas les manifs qui ont lieu.

La situation au Québec n'a rien à voir avec celle de la Grèce.

Les manifs étudiantes n'ont rien à voir avec les boulversements sociaux au Moyen-Orient.

Il n'y a pas de lutte des classes.

Il n'y a pas de conflit social.

L'ordre mondial capitaliste ne va pas s'effondrer.

Il n'y a pas de "printemps érable".

Il n'y a pas de révolution.

La réalité, c'est qu'il y a une poignée d'anarchistes qui ont réussi à passer aux nouvelles.

Le grand débat qui aurait pu avoir lieu s'est heurté à une porte close au gouvernement et a été dilué par des extrémistes dans la rue. Les petits carrés rouges ne sont plus que des souvenirs auxquels s'accrochent encore une clique d'irréductibles camarades.

C'est plate, mais c'est ça.

La conscription des mafias étudiantes

Comme toute bonne dictature, les associations étudiantes copient les grandes centrales et enrôlent leurs membres par la force. Or il en ressort un constat alarmant auquel il nous faut réagir promptement et une fois pour toutes: ce sont des organisations criminelles aux pratiques anti-démocratiques qui usent de méthodes d'extorsion pour se financer afin de protéger des intérêts radicaux qui n'ont rien à voir avec les études.

Criminelles, les "assos"? Oui. S'il est difficile de prouver qu'elles participent ou encouragent le vandalisme, le grabuge et d'autres actes répréhensibles, il est toutefois clair qu'elles se foutent carrément des injonctions émises par des tribunaux et qu'elles baffouent le droit à l'éducation des étudiants qui osent ne pas se plier à leur façon de penser. Ne pas respecter une injonction, c'est un crime. Attaquer des policiers, c'est un crime. Mettre des bombes fumigènes dans le métro, c'est un crime. Et les exemples sont innombrables. Prétendre que ces actes n'ont rien à voir avec la cause, c'est se mettre des oeillères et la tête dans le sable.

À la manière des grandes centrales, les associations étudiantes ne continuent d'exister -- et, par le fait même, de vaincre -- qu'en enrôlant de force leurs membres. En optant pour des études post-secondaires, on devient automatiquement membre de ces machine à perdre du temps. On doit payer sa cotisation et on doit subir les décisions prises par une clique de marginaux.

De plus, malgré qu'elles louangent la démocratie, les associations étudiantes incarnent la quintessence de la tyrannie et de la dictature. Des votes à main levée en assemblée, des places insuffisantes pour accueillir tous les étudiants, le non-respect du 50% +1 pour annuler une grève, l'intimidation des membres qui n'entrent pas dans les rangs...

Démocratie? Éthique? Connais pas!

"Ah, mais ils n'ont qu'à aller voter! Ils devraient participer aux assemblées!", clament haut et fort les militants.

Et c'est ce qui me répugne tant des "assos": cette assomption qu'un étudiant n'a rien d'autre à faire de sa vie, en plus des études, que de participer à des rencontres syndicales étudiantes avec des activistes aux allégeances allant de la gauche modérée à l'anarchie.

La réalité, c'est que la plupart des étudiants passent beaucoup de temps à l'école, presque autant à étudier et qu'ils doivent souvent aussi travailler. Selon les priorités de chacun, il y a en plus la famille, les amis et les loisirs qui méritent du temps.

Le résultat, c'est que l'on retrouve dans ces assemblées (sauf exception) une écrasante majorité de gens qui "portent à gauche". Des gens qui décident de faire passer des rencontres étudiantes avant le reste. C'est un choix et je le respecte. Le problème, c'est que ces cliques homogènes qui décident de perdre leur temps collectivement se donnent le pouvoir et le droit de faire subir leurs décisions biaisées au reste des étudiants qui, eux, ont mieux à faire.

Mon problème, c'est qu'il ne s'agit pas d'un devoir de citoyen. Ce n'est pas un vote pour aller élire un gouvernement. On ne parle pas d'un référendum qui définira l'avenir d'un pays. On parle d'étudiants qui, plutôt que de joindre le club d'échecs ou d'informatique, décident de jouer aux grands et se prennent pour Lenine ou José Bové durant quelques heures dans un lobby anticapitaliste.

Mon problème, c'est que ces hobbyistes réactionnaires se prennent tant au sérieux qu'ils imposent aux autres de joindre leur club sous peine d'en payer le prix et d'en subir les conséquences.

Cette minorité qui n'a rien de mieux à faire que de parler de révolution durant des heures se permet ainsi d'agir comme si elle était majoritaire -- elle décide de la destinée de la majorité. Un petit nombre d'utopistes, grâce à une propagande efficace et au mépris de la démocratie, parvient à manipuler ses pairs. Une clique élitiste et fermée dicte la vie des étudiants, comme Hitler, Staline, Mao, Castro ou Kim Jong-Il l'ont fait avec des peuples entiers.

Quand, donc, est prise une décision par ces associations, elle n'est pas démocratique. Elle ne représente pas la majorité des étudiants. Elle n'est pas importante. Mais les assos se donnent tous ces grands-airs parce que, comme les grands syndicats, elles bénificient d'un statut protégé et sont hissées au-dessus de nos propres lois. Les étudiants sont OBLIGÉS d'en faire partie. Les étudiants sont OBLIGÉS de payer.

Or, forcer des étudiants à payer des frais pour financer des activités criminelles et anticapitalistes, c'est de l'extorsion.

C'est pourquoi ça doit cesser. C'est pourquoi les étudiants devraient avoir le DROIT de ne pas faire partie de ces groupuscules aux intentions révolutionnaires et aux actions criminelles. On s'inscrit à des études supérieures pour étudier, et non pour faire avancer des causes politiques ou pour devenir lobbyiste syndical.

mercredi 16 mai 2012

Droit à l'éducation? Quel droit?

Il aura fallu qu'une loi spéciale soit votée! Incroyable... Malgré les injonctions, malgré les policiers, malgré une écrasante majorité, malgré le gros christ de bon sens, une minorité d'étudiants radicaux a empêché ses pairs de poursuivre leurs études. Impunément. Durant des semaines.

Ces crétins parlent de droit à l'éducation quand ils sont les premiers à le brimer. Les rouges radicaux imposent un lockout aux étudiants qui ne veulent pas faire la grève.

Le droit à l'éducation est quotidiennement violé et ridiculisé par les grévistes. Ils débarquent en autobus pour menacer et intimider les étudiants sérieux en plus de leur empêcher l'accès à des cours pour lesquels ils ont payé.

Grâce à une minorité d'étudiants radicaux, il n'y a maintenant plus de "droit à l'éducation". Il faut qu'un gouvernement de merde vote des lois spéciales pour qu'on puisse étudier. C'est beau, ça...

La manipulation des chiffres par les étudiants radicaux

Si les grands médias se font encore un certain devoir de vérifier leurs informations avant publication, les réseaux sociaux, eux, peuvent véhiculer à peu près n'importe quoi. Comme cette image, par exemple, que j'ai vue passer ce matin où l'on compare le 24% de votes qui a mené Charest au pouvoir au 30% de vote pour une grève générale étudiante illimitée. Quelle incroyable bourde!

À première vue, ça a du sens. Charest a obtenu 24% des votes et c'était suffisant pour le mener au pouvoir puisqu'aucun autre parti n'en a obtenu plus. Et l'histoire se termine ici. Il ne peut même pas y avoir de comparaison entre ça et la grève. Pourquoi? Parce que le vote CONTRE la grève a récolté, selon cette image, 70% des voix!

C'est un exemple parfait d'une manipulation efficace des chiffres afin de véhiculer une fausse réalité en jouant sur la logique et les sentiments.

En comparaison, c'est comme si Québec Solidaire, avec une minorité des votes, tentait de bloquer aux autres partis l'accès au Parlement. Parce que EUX, ils ont raison! EUX, ils ont le droit. Or, ce n'est pas le cas et, heureusement, les partis politiques respectent les choix démocratiques et laissent au pouvoir le parti ayant le plus de vote.

Dans le cas des étudiants, malgré que la majorité ait voté CONTRE la grève, la minorité impose encore sa volonté, allant contre la démocratie, contre les lois et contre les décisions des tribunaux. Les pseudo-syndicats étudiants vont même à l'encontre du choix de leurs membres et intimident ceux qui tentent de dénoncer la situation ou, simplement, de poursuivre leurs études.

Et cette minorité radicale et criminelle va jusqu'à manipuler les chiffres pour tenter de modifier la réalité à son avantage.

Pathétique...

mardi 15 mai 2012

La non-révolution

Les manifestations étudiantes débutées il y a déjà plusieurs semaines se sont malheureusement transformées en melting-pot revendicateur où se mêlent causes, allégeances et propagande pour ne devenir qu'un ensemble chaotique aux prétentions révolutionnaires mais à la portée et aux actions simplement frustrantes et inefficaces. Je trouve déplorable que la cause initiale qui était, jusqu'à un certain point, légitime et pourvue d'arguments intéressants, soit exploitée par des éléments dissidents à des fins politiques utopistes.

J'ai souvent des conversations très intéressantes avec des gens qui s'opposent à la hausse des droits de scolarité. Sans que je sois nécessairement en accord sur toute la ligne, il reste que "les rouges" ont des idées sensées et des revendications fondées.

Ce qui est en train de tuer le mouvement, de le discréditer et de le reléguer aux oubliettes, c'est la révolution qu'il veut devenir.

Des anarchistes, des communistes, des anti-capitalistes, des alter-mondialistes, des casseurs et autres Amir Khadir profitent et exploitent cette tribune hyper médiatisée pour recycler la cause et la transformer en mouvement décousu et incohérent. La seule cohésion restante, la seule chose qui tient encore tout le monde ensemble, c'est la manifestation elle-même. Les franges plus extrémistes ont malheureusement réussi à anéantir un débat riche et pertinent en divisant pour mieux régner. 

Le mouvement étudiant -- si nous pouvons encore l'appeler ainsi puisqu'il ne représente qu'une minorité d'entre eux -- n'a guère plus de crédibilité et en est au point qu'il se mêle à toutes les causes pour assurer sa survie dans une guerre d'usure fratricide et stérile.

Je m'oppose aux manifestations violentes et je suis pour la hausse des droits de scolarité. Mais je respecte également le droit de manifester de façon civile et d'exprimer son opinion. Je crois également qu'un débat constructif a été tué dans l'oeuf. Un peu à cause de l'entêtement du gouvernement, mais surtout par les prétentions et grands airs qu'a fini par prendre un mouvement en perte de vitesse et en quête d'attention médiatique, bonne ou mauvaise.

Si on a l'impression que des gens de toutes allégeances se sont joint au mouvement, ce n'est pas parce qu'il est devenu une révolution. C'est qu'il en est à ses derniers balbutiements et qu'il n'a plus son sens initial. Il n'est plus qu'une excuse pour manifester et faire du grabuge. 

C'est très dommage pour les étudiants, présents et futurs.

lundi 14 mai 2012

Les bombes fumigènes, ou pourquoi la STM n'a pas comploté avec la police, le gouvernement et Elvis

Une image circule sur les réseaux sociaux où l'on voit un supposé post provenant d'un prétendu ancien employé de la STM. On y lit que la STM et le SPVM on eu une réaction exagérée en fermant toutes les lignes du métro suite à la pose d'engins fumigènes dans plusieurs stations.

Réaction exagérée? Vraiment? Il faut être complètement tarré pour croire ça.

Dans un contexte de "paix sociale", le SWAT et des dizaines de groupes d'intervention auraient envahi la ville et ses souterrains pour enquêter, prévenir, soigner et, surtout, faire une analyse des gaz dégagés par ces engins. Dans une situation "normale", nous n'aurions eu aucune idée des gens à l'origine de ces attaques ou de leurs intentions. Il aurait fallu craindre le pire.

Mais "heureusement", si je puis dire, nous nous doutions tous qu'il s'agissait d'une autre action pseudo-revendicatrice et borderline-terroriste des crétins d'étudiants minoritaires qui manifestent. Mis-à-part les retards et frustrations, il y a eu plus de peur que de mal. Et pas tant de peur.

Toutefois, nous ne pouvons blâmer la STM et le SPVM d'avoir agi ainsi. Personne ne savait, face à des actions concertées et planifiées de ce genre, si d'autres attaques allaient survenir. Pour la sécurité du public et des usagers, il fallait tout fermer. Mieux vaut prévenir que guérir.

Cessez de voir des complots là où il n'y a que du gros bon sens. C'est pour VOTRE sécurité que ces mesures ont été prises. Le supposé employé dont la citation a été reprise maintes et maintes fois parle à travers son chapeau et se balance complètement de la réalité.

Bravo à la STM et au SPVM pour leur évacuation rapide.

dimanche 13 mai 2012

La juste part des choses


J'en ai marre que, lorsque nous avons une opinion différente de celle des manifestants contre la hausse, nous soyons associés à l'extrême droite et comparés aux pires tyrans. Être pour la hausse, ça ne signifie pas qu'on soit pour la brutalité policière ou pour une mauvaise gestion des universités, contrairement à ce que certains prétendent.

Le fait que des policiers réagissent à des manifestants violents qui mettent en danger la sécurité publique lorsqu'ils cessent de revendiquer pour plutôt tout casser -- le fait qu'ils réagissent à cela, donc, n'est pas signe qu'un "régime" nous "oprime". Au contraire, ils remplissent leur mandat qui est de maintenir un certain ordre. Si nous étions dans une dictature, il n'y aurait pas de manif, point. Et ceux qui oseraient défier ça, ils se feraient tirer dessus avec du full metal jacket, pas des balles de rubber.

On ramène souvent en exemple ces deux pauvres types qui, dans le feu de l'action, coincés au milieu de manifestants hors de contrôle, ont été blessés et ont perdu l'usage d'un oeil. C'est justement afin de prévenir ce genre d'accident que les policiers sont mandatés par la société pour intervenir et contrôler les manifestants. Le pire, c'est qu'ils ont probablement été blessés par des imbéciles qui manifestaient en lançant des projectiles dangereux, et non par les policiers.

De telles manifestations n'ont pas leur place dans notre société.

Ceci dit, que je sois pour la hausse et contre les manifs violentes ne signifie pas que je sois dépourvu de bon sens. Je suis également frustré que les gouvernements qui se succèdent n'arrivent jamais à couper dans leurs dépenses et n'osent pas mettre à la porte les trop nombreux fonctionnaires qui nous coûtent si cher.

Mon opinion ne signifie pas non plus que je sois pour la violence policière. J'admire même les policiers qui, depuis plusieurs semaines, agissent règles générale de façon professionnelle. Il y a des exceptions, bien sûr. Et j'espère qu'ils paieront pour les abus.

Que je supporte la hausse des frais ne signifie pas non plus que je sois pour les primes et les bonus offerts à des recteurs et autres gestionnaires qui, dans les faits, sont pourris en gestion.

Mais au-delà de tout ça, je suis contre la violence et le chantage. Une société évoluée et moderne ne devrait pas se retrouver dans les nouvelles à travers le monde en se faisant comparer au printemps arabe ou à des régimes démagogique quand, dans le fond, nous parlons de quelques centaines de dollars.

Il y a des causes bien plus importantes pour lesquelles nous n'envahissons pas les rues. Des causes que nous oublions, même. Le mouvement étudiant a créé un momentum qui permet et encourage abus et débordements. Ce n'est pas une révolution. C'est une frange extrémiste qui se défoule le temps que ça dure.

Le problème de fond persiste et ne sera jamais réglé par la terreur, la violence ou le chantage.

samedi 12 mai 2012

La dictature estudiante

(Ce texte a été publié dans La Presse du 14 mai et sur le site de La Presse.)

Le débat sur la hausse des frais de scolarité est clos depuis longtemps déjà -- la hausse se fera, que l'on soit pour ou contre, et l'on ratrappera finalement des décennies de déni et de gel insensés afin de préserver la qualité de l'éducation offerte au Québec. Mais au-delà des arguments, des pours et des contres, un problème bien plus grand encore vient de nous sauter au visage: celui de la dictature qu'une minorité radicale impose à la société.

Les étudiants qui sont en "grève" et qui manifestent ne représentent en fait qu'une minorité de l'ensemble des étudiants du Québec. Or, ils croient qu'ils ont le droit de nous imposer leur opinion par la force, par la violence, par du chantage et, désormais, par des actions si extrêmes qu'elles frôlent le terrorisme.

Je m'explique très mal la tolérance incroyable et la patience infinie que nous démontrons face à ces casseurs qui se croient au-dessus des lois. Le gouvernement en place, faut-il le rappeler, a été élu démocratiquement par une majorité de la population. Ses décisions ne peuvent être appréciées par tous -- ce genre de compromis, c'est l'essence-même de la démocratie. La façon intelligente, respectueuse et civile de manifester son désaccord, c'est d'aller voter pour un autre partie aux prochaines élections. Et c'est ce que fera une grande partie de la population.

Mais pourquoi alors laissons-nous une minorité bruyante, violente et radicale prendre tant de place? On peut (et on doit) respecter leur opinion ainsi que leur droit de l'exprimer. Mais ils n'ont pas le droit de nous l'imposer.

Je trouve vraiment triste d'assister impuissant à la radicalisation d'un débat à propos de quelques centaines de dollars. Je trouve alarmant de constater à quel point des groupuscules qui se prétendent démocratiques contournent, abusent et manipulent les règles élémentaires de la démocratie.

Tout comme je n'accepterais pas que des manifestations néo-nazies ravagent Montréal afin d'imposer leur idéologie, je n'accepte plus qu'une gauche extrême et dangereuse fasse de même impunément. Il est grand temps d'agir, d'imposer le retour en classe et de laisser couler ceux qui croient que des professeurs de qualité, des universités réputées et un enseignement supérieur, c'est gratuit.