dimanche 30 novembre 2014

Parler français sans PKP


Pierre-Karl Péladeau propose de transformer notre province en pays « français, juste et prospère ». Or, il s’avère que je vis déjà dans un pays juste et prospère (qui a ses défauts, mais aussi ses qualités), en plus d’avoir la chance de pouvoir m’exprimer en français sans aucune contrainte ou difficulté.

En fait, la principale menace à ma langue vient surtout des unilingues francophones qui ne maîtrisent même pas le français et qui le massacrent quotidiennement. Que ce soit sur Facebook ou Twitter, en s’exprimant tout haut en public ou en silence par texto, notre langue est sérieusement menacée par ceux-là mêmes qui devraient la protéger.

Nous pouvons être bilingues – voire trilingues – et être élevés dans un milieu multiculturel et éclectique sans en perdre notre latin. Non seulement est-ce possible, c’est même désirable puisque c’est enrichissant et ça aide au développement de nos capacités intellectuelles. Parler une langue, c’est bien. Mais deux, c’est mieux.

Le fait français est si bien établi en notre province et dans notre pays que celle qui vient d’être élue à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie est Michaëlle Jean, une Canadienne francophone.

Le fait français est d’une telle beauté que nous pourrions l’utiliser comme outil pour nous propulser sur la scène internationale et rendre envieuses les autres provinces que nous avons contribué à fonder.

Le fait français, ici, fait partie intégrante de notre identité. Il est si fort qu’il peut autant attiser les moqueries comme celles de Sugar Sammy qu'être une puissante source de fierté comme notre Louis Cyr.

Mais le fait français n’est pas une honte ni une raison de se séparer du Canada. Il en est, au contraire, une pierre angulaire. Le fait français n’est pas une limite, mais une base sur laquelle nous pouvons construire notre identité québécoise et canadienne à travers le monde.

En tant que Québécois, je me trouve chanceux de pouvoir multiplier la richesse des cultures qui m’ont forgé et qui m’entourent, plutôt que de les considérer comme des ennemies. Je n’ai pas besoin de souveraineté, je n’ai pas besoin d’unilinguisme pour me protéger. Je n’ai surtout pas besoin d’un PKP opportuniste pour me promettre un « pays français ».

En fait, j’aimerais que nous soyons plus nombreux à mieux maîtriser notre langue, à la mieux parler et, surtout, à la mieux écrire. Car ce ne sont pas les étrangers qui arriveront à l’anéantir, mais seulement nous qui la laisserons mourir.

samedi 22 novembre 2014

Un badge pour tuer impunément


Plusieurs choses ne marchent pas dans l'histoire du policier qui a tué un enfant en fonçant à 120 km/h sur l'auto dans laquelle il se trouvait en février dernier. En fait, tout cloche et tout porte à croire que le policier est entièrement à blâmer. Mais le DPCP en a décidé autrement et plusieurs ragent parce qu'ils n'arrivent pas à s'expliquer cette injustice.

C'est frustrant, et c'est extrêmement difficile de porter un regard neutre et de rester objectif dans un cas comme celui-ci. Surtout lorsque les circonstances sont troublantes et qu'un enfant est mort de façon violente. Or, en ne s'en tenant qu'aux faits (ceux que nous connaissons, du moins), on réalise que notre colère est justifiée.

Les faits

Il a été établi que le policier roulait à plus de 120 km/h dans une zone où la vitesse est limitée à 50 km/h. Il a été établi qu'il ne répondait pas à une urgence et qu'il était plutôt sur une opération de filature -- importante certes, mais pas urgente.

Le Directeur des poursuites criminelles indique égalemet que « La chaussée était sèche, la visibilité était bonne et le feu de circulation auquel faisait face le policier était vert. »

Quand au père, on lui reproche de s'être engagé « dans l'intersection alors qu'il n'avait pas de feu prioritaire dans une manoeuvre qui n'était pas sans risque. »

Remise en contexte

Ces faits isolés indiquent que le père pourrait avoir causé l'accident. Or la collision ne s'est pas produite dans un tube sous vide au milieu de nulle part. La collision s'est produite à une intersection en milieu urbain.

Et c'est ça qui fait toute la différence!

Il y a une raison pourquoi nous limitons la vitesse en milieu urbain. Non seulement quelqu'un peut brûler un feu rouge alors que vous aviez pourtant la priorité, mais un chien pourrait aussi traverser la rue, un enfant pourrait surgir de nulle part pour attraper son ballon, un piéton pourrait ne pas vous avoir vu venir et s'engager dans l'intersection.

Il y a une panoplie de tels exemples où un imprévu vous force à réagir subitement.

À 50 km/h, vous pouvez vous immobiliser ou dévier votre trajectoire. Au pire, vous pourriez foncer dans une voiture stationnée pour éviter un obstacle. Ou encore frapper un piéton innocent, mais à une vitesse où il a plus de chances de survivre.

À 120 km/h, ça ne pardonne pas. Toute tentative de freiner sera vaine. Toute manoeuvre d'évitement vous conduira dans le décor à une telle vitesse que vous mettrez en péril la vie des gens autour, la votre incluse. Vous pouvez faire des tonneaux, traverser un mur de brique et finir par vous immobiliser au milieu d'un salon plutôt qu'à l'intersection.

Les urgences

Les policiers, ambulanciers et pompiers sont formés pour manoeuvrer à de telles vitesses, c'est vrai. Mais leurs véhicules sont également équipés de sirènes et de gyrophares pour avertir du danger, pour prévenir les autres conducteurs et les piétons de leur arrivée subite, pour que l'on s'attende à les voir passer comme une flèche et que nous ayons le temps de nous enlever du chemin.

Le brave flic, ici, n'a pas activé ces signaux d'urgence, si son véhicule en était équipé. Personne ne pouvait prévoir son arrivée. Lui-même ne pouvait plus faire une manoeuvre d'évitement en cas d'urgence. Il n'avait plus le contrôle de son véhicule.

Même si le père a traversé sur la rouge et que c'était risqué, c'est le policier qui a causé cet accident en n'avertissant pas de sa conduite dangereuse en milieu urbain et en étant incapable de garder le contrôle de son véhicule.

Le policier est directement responsable de la mort d'un enfant qui, en d'autres circonstances, aurait probablement survécu à une collision à une vitesse normale, ou dont le père ne se serait pas retrouvé dans la trajectoire d'un véhicule d'urgence si une sirène avait été audible.

La suite

Ce policier semble coupable. Il devrait au minimum subir un procès afin qu'il soit jugé et que tous les faits soient étudiés. Que le DPCP le protège ainsi est inacceptable.

La pression médiatique sera palpable et les élus devront réagir. De plus, les citoyens rageront (avec raison) de voir qu'un simple badge a évité à un chauffard de subir les conséquences de ses gestes et d'aller réfléchir en prison à la façon dont on doit conduire un véhicule quand nous ne sommes pas seuls sur la route.

Un autre chauffard accusé de conduite dangereuse causant la mort voit la couronne recommander une peine de prison de 6 ans. Pourquoi épargner cela au policier? Pourquoi ne pas envoyer un policier en prison? S'il y a des circonstances atténuantes, voire des faits qui prouvent son innocence, qu'on le démontre dans un procès juste. Juste pour le père et juste pour l'enfant mort aussi.

Mais un badge n'est pas une preuve d'innocence.

mercredi 20 août 2014

La milice syndicale

La casse, le grabuge, l’intimidation… On s’est fait à l’idée : dès que des syndiqués n’obtiennent pas tout ce qu’ils veulent, ils ont recours à la force. Mais cette année, la situation est différente. La Loi, l’ordre et la démocratie sont pris en otages par ceux-là mêmes qui ont juré de les protéger.

De voir des pompiers apposer des autocollants partout, c’est une chose. Mais ils allument également des incendies et font des « shows de boucane » pour intimider. Puis ils s’attaquent directement au siège de la démocratie municipale et y faisant irruption pour tout saccager.

Les policiers, quant à eux, les observent et les supportent dans leur lutte. Ils décorent leurs véhicules et portent des uniformes aux camouflages dépareillés, leur donnant l’allure d’une milice « cheap » plutôt que de policiers professionnels.

Leurs revendications, on a fait le tour et nous n’avons pas fini d’en entendre parler. Si certaines sont justifiées et d’autres contestables, des négociations devraient être suffisantes pour régler les litiges, comme dans n’importe quel autre domaine civilisé.

Or,  ce qui m’agresse, c’est que les policiers sont devenus le bras armé des centrales syndicales. Ceux qui sont sensés maintenir l’ordre et faire respecter la loi ne servent plus les intérêts de la démocratie et des citoyens, mais les leurs. Des intérêts économiques qui n’ont pas besoin d’être défendus par les armes ni promus par le grabuge.

Si leur allégeance a changée, qu’ils cessent de prétendre être des policiers et qu’ils fassent la grève à titre de civils. Ils ne peuvent briser la loi ainsi au nom d’une corporation syndicale. Ils ne peuvent se hisser au-dessus de nous, surtout pas en usant de violence et d’intimidation.

D’ici à ce qu’ils reprennent leurs esprits et réalisent qu’ils sont manipulés par leur syndicat, je n’arriverai pas à reconnaître leur autorité parce que je sais qu’ils ne sont plus là pour nous protéger. Je vais continuer mon chemin si l’un d’eux tente de m’arrêter parce que je n’ai aucun compte à rendre aux syndicats ou à leur milice.

vendredi 25 juillet 2014

Sieg Heil, Israël!


Avant même sa naissance controversée, Israël était un lieu de guerre et de conflits. Depuis, les choses ne vont qu’en empirant. Et si la guerre est toujours laide, on s’attendrait à un minimum de civisme de la part de notre allié au Moyen-Orient, tout particulièrement d’un peuple qui a survécu à l’Holocauste.

Or, ce n’est pas le cas. Israël, plutôt que d’agir en pays civilisé, multiplie ces jours-ci les blitzkriegs et les représailles afin de protéger son Lebensraum. Plutôt que d’utiliser son arsenal sophistiqué pour cibler de façon chirurgicale, les bombes tombent sur les hôpitaux et tuent des victimes innocentes. Comme si tout Gaza n’était peuplée que de terroristes; comme si toute la Palestine ne mettait au monde que des djihadistes.

L’État hébreu a raison en accusant les barbares du Hamas des pires atrocités. Mais les répliques violentes d’Israël et ses annexions dignes de l’Anschluss  sont moralement indéfendables et vont à l’encontre des conventions internationales.

Donner l’exemple

Israël devrait pourtant être l’ambassade de la civilisation occidentale dans une région instable et guerrière. Israël devrait être noble, pacifiste (à défaut d’être complètement pacifique parce qu’il est attaqué de toute part), et agir de façon respectable.

Mais Israël adopte des politiques sionistes et expansionnistes qui défient les résolutions de l’ONU et ruinent la volonté d’établir une paix durable dans la région.

Israël colonise aussi des territoires qui ne lui appartiennent pas. Des colonies! En 2014! Nous ne parlons pas de la Lune ou de Mars, mais du berceau de l’humanité. Israël supporte des colonies de Juifs extrémistes qui pillent et volent des terres qui ne lui appartiennent pas sous prétexte qu’il est le peuple élu de Dieu…

Ainsi, au lieu de se faire respecter, Israël se venge. Les tenants d’une extrême-droite radicale qui gangrènent Israël ne cessent de jeter de l’huile sur le feu. Israël agit de façon illégale et est lui-même un obstacle à tout processus de paix.

C’est lui qui a commencé!

Les deux côtés sont certes à blâmer dans cette guerre interminable. Les deux sont responsables des morts innombrables. Les deux sont coupables.

Mais si je me permets de critiquer Israël, c’est que ce pays est supposé être « de notre bord », si je puis dire. Je me permets de reprocher à notre allié d’être indigne de notre support, comme je me permettrais de reprocher à un ami d’être un bully ; parce que je le respecte et j’espère qu’il change.

Si la guerre est laide, elle peut toutefois être menée de façon honorable. Et si le Hamas est sauvage dans ses attaques, ce n’est pas une raison pour qu’Israël s’abaisse à répliquer de façon aussi barbare, tant dans sa rhétorique provocatrice que dans ses actions meurtrières.

Les leçons du passé

Tout comme nous l’avons vu dans le passé avec Hitler, un pays civilisé est en train d’attaquer, envahir et tuer des innocents aux yeux de tous, sous prétexte de vouloir exterminer une menace potentielle, une poignée d’extrémistes. La communauté internationale ne condamne pas ses gestes – sinon du bout des lèvres pour éviter les accusations d’antisémitisme.

Une des armées les plus avancées et les plus puissantes au monde mène une guerre sale et injuste, de façon cruelle et consternante. Ça rappelle presque les colonnes de Panzers qui ont chargé contre la cavalerie polonaise à Krojanty.

Israël frôle parfois même l’apartheid dans ses politiques et sa doctrine en discriminant à outrance selon l’ethnie et les croyances religieuses, analogie soulevée par des enquêteurs de l’ONU ainsi que par plusieurs groupes des droits de l’homme.

La guerre, la guerre, c’pas une raison pour se faire mal!

Il n’y a pas d’équilibre entre les forces et il est difficile de reprocher aux faibles d’avoir recours aux moyens les plus désespérés, tandis que l’on ne peut blâmer les plus forts pour leur efficacité.

Or, de voir des vidéos d’Israéliens qui chantent joyeusement en entendant l’Iron Dome faire exploser des roquettes du Hamas avant qu’elles n’atteignent leur cible, tandis que d’autres vidéos montrent des enfants palestiniens éventrés suite à des frappes israéliennes punitives… Il y a de quoi se poser des questions.

Il y aura toujours des victimes innocentes lors d’un conflit. Surtout lorsque des fanatiques religieux balancent des roquettes au hasard en criant « Allahu akbar » en espérant qu’elles fassent le plus de dommage possible.

Mais Israël? Une puissance nucléaire. Une armée presque invincible. Des équipements à la fine pointe de la technologie. Notre allié indéfectible…

Si un pays musulman agissait de la sorte, il serait (avec raison!) qualifié de terroriste et relégué au banc des punitions avec les autres de « l’Axe du Mal ». Je ne m’explique pas pourquoi nous devons rester silencieux devant les crimes perpétrés par un État allié.

La Sainte Paix

Je souhaite réellement la paix au Moyen-Orient. Mais d’ici à ce qu’Israël agisse de façon cohérente et respectueuse, j’ai grand peine à supporter ses actions « d’autodéfense » et je ne peux pas rester muet devant les crimes qu’il commet quotidiennement.

Peut-être que les médias et les stratèges israéliens voudraient que je gobe tout rond leur propagande et que je lève le bras droit en criant Sieg Heil! pour la gloire d’Israël. Mais non. Nous avons déjà vu ça dans le passé et j’espère qu’Israël cessera de traiter ses ennemis d’une façon rappelant celle dont Hitler a traité les siens.

jeudi 17 juillet 2014

Les osti de cyclistes!

Ils ont envahis les rues depuis plusieurs semaines déjà. Depuis, je me retiens et je préfère ne pas parler parce que certains sont prudents et respectueux. Mais d’autres le sont moins. Et c’est de ces derniers – ces imbéciles prétentieux qui se croient tout permis et qui pestent contre les automobilistes alors qu’eux-mêmes font partie du problème – dont je parle et contre qui j’en ai.

J’en ai vu de toutes les sortes depuis le début de l’été, comme lors des années passées. C’est toujours la même histoire, en fait : un idiot en spandex avec des stickers de commanditaires bidon roule sur son vélo trop cher comme s’il était seul sur la route.

Il en prend large, le bike snob. Il n’hésite pas à en prendre un brin plus large et à accélérer lorsqu’il entend une voiture s’approcher pour le dépasser, de sorte que le dépassement doive se faire complètement dans la voie en sens inverse. Juste pour faire chier, « parce que tu devrais pas rouler en auto, esti de banlieusard ».

Les troupeaux

Et parfois – et c’est probablement la pire situation – les spandexers sont en groupe. Ils appellent ça « rouler en peloton » et en semblent très fiers. Si fiers qu’ils croient que ça leur confère des droits que les autres n’ont pas. Comme rouler en plein milieu de la rue alors qu’il y a une piste cyclable juste à côté.

(Je me rappelle une fois, sur le Pont Legardeur, où un peloton d’imbéciles en spandex roulait dans la voie de droite plutôt que sur la piste cyclable. Après les avoir évités de justesse parce qu’ils n’étaient pas visibles à la sortie de la courbe au milieu du pont, je les ai vus passer sans s’arrêter sur une lumière rouge en plein trafic. « FUCK YOU! On est un peloton! »)

Et n’allez surtout pas leur reprocher, parce qu’ils vont s’empresser de vous crier qu’ils « roulent en peloton, gros esti de cave de pollueur du 450 barbecue-douchebag-Fuzzy Laval ».

Le spandex (particulièrement avec des stickers de sponsors bidons, un peu comme les stickers sur une Honda Civic d’ado de 17 ans) confère également des pouvoirs magiques. Comme celui de croire fermement qu’en portant son petit suit, le cycliste devient plus solide que l’acier, plus rapide qu’une Formule 1, et qu’il n’a même plus besoin de faire attention sur la route, de se tasser pour laisser des véhicules passer quand il prend une voie complète, ou encore d’être simplement courtois.

Sérieusement, quand un membre de votre race plante et se casse la gueule, j’applaudis. Parce que vous le méritez.

Dowtown mayhem

Outre les spandexers qui monopolisent les chemins de campagne, il y a également les aussi minables que téméraires twits qui se faufilent entre les voitures au centre-ville. Ceux qui, sans hésiter, vont dépasser un autobus par la droite, vont couper les piétons parce que c’est LEUR route – pas aux autos, pas aux piétons, juste aux vélos! – et aussi ceux qui vont vous suivre d’une lumière à l’autre sans jamais s’arrêter aux rouges, sauf s’ils ont envie de s’accoter sur votre hood.

Je parle des messagers qui se calissent de leur propre vie, des hippies qui viennent d’acheter des plantes à brouter et qui ramènent 32 sacs d’épicerie en Bixi, des gars probablement encore chauds de la veille qui zigzaguent sur une bécane toute pétée, et des filles du plateau dont la robe longue traine dans les roues du vélo. C’est dangereux! Votre mère ne vous a rien appris, calvaire?

(L’autre jour, au centre-ville, alors que je constatais justement leur inconscience qui n'a d’égale que celle des chauffeurs de taxi, j’en ai vu deux, dans deux situations séparées et consécutives, qui ont failli frapper des piétons en allant trop vite et en ne s’arrêtant pas à la lumière rouge. Fuck les piétons, hein?)

Le respect

Dans le fond, cyclistes minables et imbéciles qui vous croyez tout permis, vous êtes un problème. Vous êtes un aussi gros christ de problème que les « douchebags en auto » que vous haïssez tant – mais vous êtes moins solides lors d’un impact. Vous êtes pas mal plus mou et c’est votre tête qui va fendre sur l’asphalte.

Là où je veux en venir, c’est que vous entachez la réputation d’un sport et vous causez des accidents.

Personnellement, je ne fais pas de vélo. Mais j’adore le rollerblade. Et quand j’en fais, je respecte les automobilistes et je me tasse, même si ça risque de me ralentir, même si c’est moins le fun que de rouler en plein milieu de la rue. Je me tasse parce que j’ai une tête sur les épaules et je l’utilise. Je suis respectueux.

Le respect. Trop peu des usagers de la route comprennent cette notion. Et trop souvent, on blâme les automobilistes et on leur reproche de ne pas respecter les cyclistes. Or, l’inverse est tout aussi vrai. Pour reprendre les mots exacts de Patrick Dion dans une chronique idiote au sujet d'un idiot : « Il doit arrêter d’en beurrer épais, il doit cesser d’essayer d’épater la galerie pour se faire aimer de la gang ».

M. Dion parle des automobilistes (qu’il méprise et qualifie « d’homo automobilis quebecus »). Mais je crois que sa phrase s’applique tout aussi bien aux cyclistes qui se croient au Tour de France et qui roulent comme si la route n’appartenait qu’à eux.

Vous aimez parler de partage et de respect – justement! Apprenez à partager le chemin et respecter les autres. Ce n’est pas parce que c’est l’été et qu’il fait beau que vous êtes soudainement les seuls sur la route et que vous êtes automagiquement devenus invincibles.

Au final, même si en tant qu'automobiliste je suis prudent et respectueux, en cas d'accident, c'est votre beau CCM shiné qui va briser et votre petit suit en spandex qui va déchirer. Et ça sera de votre faute.


mercredi 9 juillet 2014

Le trop-lettré prétentieux

M. Bock-Côté est un peu hautain, on le sait. Il se complait à parler de ses lectures, d'auteurs obscurs, de grands philosophes, et d'autres cultures. Et s'il est parfaitement honorable d'être intelligent et cultivé, Mathieu Bock-Côté échoue lamentablement à partager ses passions en méprisant ceux qui le lisent et qui, par leurs interactions, le font vivre.

M. Bock-Côté, vos lectures ne font pas de vous un homme parfait, ni de vos opinions les seules vraies. D'autres, tout aussi cultivés, peuvent être en désaccord avec vous -- voire même vous haranguer en public en réponse à vos propos souvent suffisants.

Non que vous ayez nécessairement tort simplement parce que je ne suis pas en accord avec ce que vous dites. Cependant, vous avez une telle façon de répondre aux autres, de partager votre savoir, que vous en êtes parfois méprisable.

Pourtant, je vous suis. Je vous lis. Et je réponds à l'occasion, aussi. J'aime tant en apprendre à propos de ceux dont je ne partage pas l'opinion et les avis. C'est généralement un exercice enrichissant et inspirant.

Or, dans votre cas, ça semble futile et vain. Comme si de votre intelligence et de vos propos je n'apprenais rien. Vous semblez si passionné et si convaincu, mais vous adoptez trop souvent un ton indifférent et détaché, comme si les lectures qui backent votre avis étaient suffisantes à en faire des édits.

La question n'est pas d'avoir tort ou raison. Le tout -- l'Art -- est plutôt dans la façon. Et vous, M. Bock-Côté, n'avez pas le tour. Vous prêchez à vos disciples et tant mieux si cela vous suffit. Mais il est triste de penser que les autres ne retiennent si peu d'un tel esprit parce que vous gaspillez votre talent à les mépriser plutôt qu’à les inspirer.

samedi 8 février 2014

Le drapeau qui divise


Si les intentions sont louables derrière les actions posées par les diverses mairies ici et à travers le pays de hisser le drapeau gai, je me questionne quant à la réelle signification du geste et à son utilité.

N’allez surtout pas mal interpréter mes propos : les déclarations pas-si-ambigües faites par les autorités russes n’ont pas leur place – et encore moins provenant de la part du pays accueillant les Jeux olympiques qui se veulent, justement, inclusifs.

Toutefois, si on peut critiquer ces propos et les dénoncer avec raison, je n’arrive pas à m’expliquer que l’hôtel de ville de Montréal ait besoin de faire voler un drapeau arc-en-ciel.

Pourquoi? Parce que, selon moi, selon mes valeurs et mes principes, je considère que les drapeaux du Québec et du Canada, tout comme ceux de nombreuses villes et pays, représentent déjà les gais. Tout comme ils représentent les handicapés, les minorités, les enfants, les femmes, les riches et les pauvres et – même! – les hommes blancs.

S’il faut défendre les droits des minorités, je crois que d’en isoler une partie ainsi et de les mettre sur un podium à part, pour ainsi dire, est un dérapage. C’est un beau pied de nez, j’en conviens, aux homophobes et aux ignorants. Mais ce n'est pas la bonne tactique à adopter.

Malheureusement, je trouve que ça sent l’hypocrisie. C’est un geste bien plus stratégique que solidaire, en ce qu’il vise à générer un capital politique, à attirer la sympathie du public, puis à narguer un pays « pas de notre bord » en profitant de l’oppression dont est victime un groupe particulier.

L’impression que ça me donne, c’est que nous ciblons une « minorité » et l’érigeons en archétype modèle juste pour écœurer quelqu’un d’autre. En quelque sorte, c’est pire que ce que les Russes ont dit. C’est viser bas et c’est utiliser les mêmes armes qu’eux, c’est stigmatiser le même groupe pour nos propres intérêts, alors que nous devrions avoir de plus nobles aspirations et ne plus avoir à faire de distinction entre un citoyen ou un autre, peu importe sa couleur, son genre, son orientation sexuelle, son origine, ou ses valeurs.

Je comprends qu’on veuille protéger les gais et lesbiennes. Mais en même temps, j’ai hâte au jour où nous pourrons n’avoir qu'à hisser un seul drapeau pour que tous puissent s’y reconnaître, sans discrimination.

jeudi 23 janvier 2014

Le PQ fait avorter le projet souverainiste


Depuis qu’il a pris le pouvoir, le gouvernement Marois ne cesse de prendre des décisions et de poser des gestes qui vont à l’encontre des intérêts des Québécois. C’est difficile à croire, mais il sera écrit dans l’histoire que c’est finalement le PQ qui aura mis fin aux ambitions séparatistes du Québec en rendant la souveraineté impossible.

Considérons d’abord l’économie. Il me vient en tête la fermeture subite, faite sans consultation ni préparation, de la centrale Gentilly-2. C’est une des premières décisions prises par le Parti québécois et elle servait probablement à nous préparer à ce qui allait suivre.

Si les grands entrepreneurs ne fuient pas tous, comme voudraient le faire croire certains fédéralistes, il est néanmoins indéniable que ceux qui restent éprouvent des difficultés. Qu’elles soient bureaucratiques ou financières, ces encombres mettent un frein au développement économique de la province et participent à l’exode de plusieurs grands projets, en plus de nuire à des entreprises déjà bien établies (comme Bombardier, tout récemment).

En plus, il y a les gaz de schiste, sujet sur lequel le PQ est frileux et manque de leadership. Nous savons que leur exploitation peut se faire de façon sécuritaire et pourrait nous enrichir. Ou encore le Plan Nord, boudé par le PQ au détriment de tous les Québécois. Les exemples sont nombreux qui démontrent l’incapacité des péquistes à gérer une province – sans parler d’un éventuel pays.

Si nous ne pouvons rejeter le blâme du difficile contexte économique mondial sur le PQ, nous pouvons très certainement lui reprocher de ne pas prendre de décisions éclairées pour y pallier et pour nous aider à passer à travers. Nous sommes gouvernés par un parti minoritaire qui parvient même à effrayer certains économistes.

Outre ces piètres décisions, la Commission Charbonneau a également commencé à lever le voile sur ce qui était un secret de Polichinelle : la connivence entre péquistes, syndicalistes et criminels. En effet, nous en apprendrons certainement plus de détails bientôt, le PQ a dû jouer un rôle important dans l’implantation et l’exploitation d’un système de corruption qui a appauvri la province, en plus de nuire au bon entretien de nos infrastructures, cruciales au développement économique.

Puis il y a la Charte, cette fameuse déclaration de nos valeurs. Si elle vise à résoudre des problèmes liés au multiculturalisme et aux accommodements déraisonnables, elle fait plutôt tout le contraire et ravive des débats séculaires, en plus d’en créer des nouveaux. Parce que ce projet est mal mené, il divise profondément les Québécois et va même jusqu’à diviser les troupes souverainistes.

Il y a aussi l’éducation, où le PQ excelle dans l’implantation de la médiocrité. Avant même de prendre les rênes de notre province, Pauline Marois est montée sur un cheval de bataille qui ne lui appartient pas pour livrer un combat contredisant des décisions qu’elle a elle-même prises dans le passé (vous vous souvenez, j’espère, que c’est elle qui a proposé de lever le gel des frais de scolarité alors qu’elle était Ministre de l’éducation, en 1996). Ainsi donc, la richissime cheffe jouait de la casserole et promettait la Lune aux étudiants pour se faire du capital politique.

Après avoir ainsi menti aux étudiants, le PQ a continué à viser plus bas pour nous tous. Mme Malavoy, pour rester dans la tradition des mensonges, a prétendu que le fait d’apprendre une seconde langue en bas âge pouvait être nuisible au développement et à la réussite scolaire afin de justifier sa décision de réduire la présence de l’anglais comme langue seconde à l’école. Non seulement c’est faux, mais venant d’une femme aussi éduquée, ce ne peut être qu’un mensonge cachant une anglophobie crasse qui est désuète dans un contexte de mondialisation.

Maintenant, nous apprenons que le PQ abolit, de facto, le diplôme d’études secondaires en abaissant, encore une fois, les standards et les critères pour son obtention. L’éducation, au Québec, elle coûte cher mais ne vaut plus grand-chose.

Le PQ a beau brandir des promesses de référendum et clamer tout haut ses rêves les plus fous; ses gestes ne suivent pas ses paroles. Le PQ détruit le Québec à petit feu.

Nous nous obstinons à propos de futilités vestimentaires plutôt que de lancer de grands débats de société. Nous nous isolons dans un unilinguisme chauvin, dépassé, et inapte à se mêler au reste du monde. Notre centre économique est en décrépitude avancée tant il est négligé. La corruption a su s’implanter partout et le PQ y a participé. Notre système d’éducation n’innove que pour trouver de nouvelles façons de niveler par le bas.

Le PQ, par sa médiocre gouvernance, laissera derrière lui une province appauvrie, divisée et corrompue, avec une relève sans ambition ni éducation. Le Québec est, et restera, dépendant du Canada ainsi que de l’apport de l’immigration pour grandir. Le PQ a fait avorter le projet souverainiste.

mardi 21 janvier 2014

Harper et le paradoxe chinois


Nous apprenons ce matin que le gouvernement Harper a conclu un accord militaire avec la Chine. Évidemment, cela ne fait aucun sens et va à l'encontre des intérêts des Canadiens (ce qui est cohérent avec le reste des décisions imbéciles des Conservateurs). Mais là, un accord militaire? C'est abuser de notre insouciance.

De prime abord, cette entente a été signée en août dernier entre notre ministre de la Défense et son homologue chinois. Toutes les précautions ont été prises pour ne pas l'ébruiter et c'est compréhensible puisque c'est une si mauvaise décision que Harper devait souhaiter de tout coeur que personne n'en entende jamais parler. Heureusement, il existe des journalistes fort compétents qui savent exercer leur métier.

Mais en quoi un tel accord est-il nuisible? En ce qu'il nous ridiculise carrément.

Non seulement nous savons très bien que nos industries sont espionnées ici-même par les Chinois et que nos brevets ne sont pas respectés en Chine, nous savons que notre Armée l'est aussi, preuves à l'appui. Aller signer un accord militaire avec eux pour discuter et partager des stratégies, c'est passer outre le minimum d'orgueil que nous devrions avoir; c'est passer outre le fait que les Chinois sont des mauvais alliés. C'est leur servir sur un plateau d'argent ce qu'ils tentent de nous voler.

Par ailleurs, la Chine, en plus de multiplier ses attaques cybernétiques, s'amuse à narguer l'Occident et à encourager ouvertement l'instabilité politique en Asie en déclarant unilatéralement qu'elle contrôle une zone aérienne dont une partie appartient au Japon. Le Japon, faut-il le rappeler, est déjà menacé par la Corée du Nord. Le Japon, aussi, est le troisième pays vers lequel le Canada exporte le plus, et le quatrième en importance pour les importations.

Et nous sommes là à signer un accord militaire avec la Chine...

C'est très bien que nous souhaitions normaliser nos relations avec Pékin et que nous cherchions la stabilité. Mais je doute fortement que des partenariats militaires soient de mise avec un pays qui ne respecte pas une grande partie des règles internationales de base, comme le respect de l'environnement, des droits humains, et de ses partenaires commerciaux.

mercredi 1 janvier 2014

2014: mes prédictions



Voici mes perspectives et prédictions pour l'année à venir quant à certains enjeux que nous verrons évoluer. Ce sont sûrement des sujets sur lesquels je vais chiâler…


你好!

Il faudra s'habituer à voir des milliardaires chinois s'immiscer dans nos affaires. Par « nos affaires », j'entends les affaires de l'Occident. Le grand empire, sous ses airs anodins et inoffensifs d'un communisme stalinien et dépassé, a grandi sournoisement et a préparé ses cartes bien avant de les jouer. Ce capitalisme que nous rêvions de leur imposer est devenu leur cheval de bataille du haut duquel ils nous foutront une mémorable volée. Ils le maîtrisent mieux que nous et nous en souffrirons.

Ici et là, de richissimes inconnus feront l'acquisition de parcelles de terre, d'entreprises grandes et petites, voire même d'institutions qui nous sont chères. Ailleurs, des ressortissants continueront à envoyer à leur mère patrie des informations délicates et des secrets d'État. Si quelques-uns se feront prendre, comme Qing Quenton Huang à Burlington, la plupart passeront sous le radar et causeront des dommages que nous ne constaterons que bien plus tard.

Et c'est sans compter l'armée de hackers déjà bien entraînés et aguerris qui pend comme une épée de Damoclès au-dessus de l'Occident. L'Internet est son terrain de jeu et, quoique nos capacités de guerre cybernétique s'accroissent, nous trainons un peu de la patte et nous devons nous parer à toute éventualité contre ces nouveaux guerriers qui frappent sans toujours brandir des étendards qui les identifient. Une menace à la fois virtuelle et réelle, à la fois anonyme et chinoise.

Si la Chine nous est un partenaire commercial, elle est également devenue une menace réelle à nos intérêts tant politiques qu'économiques, dont la présence se fera de plus en plus sentir. À force de vouloir économiser sur tout, nous avons pratiquement transférer à l'autre bout du monde toute notre production et nos usines, finançant du même coup un pays envers lequel nous sommes désormais endettés. Apprenez le mandarin; sinon pour vous, pour l'enseigner à vos enfants qui, eux, en auront besoin.

La fonte de l'Arctique

Les ambitions chinoises se mêlent, dans le cercle polaire, à celles de la Russie, des États-Unis, du Canada, ainsi que d'autres pays qui aspirent à profiter de la fonte des glaces arctiques et, surtout, de ses conséquences comme l'accès à de nouvelles ressources énergétiques et à un passage commercial direct vers l'Asie.

Les enjeux environnementaux liés au réchauffement climatique sont graves et bien réels. Mais c'est sur le plan politique et économique que nous en ressentirons les plus grands effets. Depuis quelques années déjà, nous assistons à un tango diplomatique entre les nations qui proclament de plus en plus fort leurs ambitions et qui cherchent par tous les moyens à s'approprier ce vaste étendu de glace.

L'escalade dangereuse de ces prétentions territoriales se limitait jusqu'à présent à des requêtes auprès des Nations Unies ou à des expéditions scientifiques (j'ai en tête le sous-marin qui, en 2007, planta un drapeau russe sous les glaces du pôle nord). Toutefois, avec une Russie plus forte et plus belliqueuse, avec un Canada qui tient mordicus à sa souveraineté septentrionale, puis avec nos voisins du sud dont l'économie est fragile, les revendications en Arctique ne se limiteront plus à une papierkrieg de fonctionnaires et à des déclarations aux médias.

En effet, il n'y a de cela que quelques semaines, Stephen Harper a fait rédiger une nouvelle requête officielle aux Nations Unies afin d'inclure dans le Canada le pôle nord ainsi que ses ressources naturelles, tandis que la Russie tente d'étendre au-delà des 200 miles nautiques sa zone économique, elle dont l'Océan Arctique touche plus de 15,000 km de ses côtes.

Sachant que cette région pourrait renfermer près du quart des réserves mondiales de pétrole en plus de permettre, par la fonte des glaces, de réduire de 30% la distance à parcourir pour les navires commerciaux, et que des guerres ont été menées pour bien moins que cela, l'Arctique est un enjeu stratégique crucial dont nous entendrons beaucoup parler dans les mois et les années à venir, et les beaux discours se traduiront rapidement en une présence militaire accrue.

L'Union soviétique 2.0

Grâce à Vladimir Poutine, la Russie n'est plus cette épave risible et délabrée des années 1990. Bien au contraire, elle a su redorer son blason et semble vouloir redevenir, lentement mais sûrement, ce vaste empire qui unifie des peuples et des communautés à travers deux continents sous l'égide d'une fédération quasi invincible.

Comme nous l'avons vu ailleurs dans le monde, il ne suffit pas d'injecter le capitalisme dans un pays en espérant qu'il en ressorte la démocratie. La Russie, suite à la chute de l'Union soviétique, s'est rebâtie d'une façon que nous ne pouvions prévoir et qui lui est propre. Plutôt que d'éclater, elle s'est réunifiée.

Les pays satellites qui ont obtenu leur indépendance et qui n'ont pas su en tirer profit, gravitent désormais entre une Europe unifiée et une Russie ressuscitée. Pravda citait récemment Pavel Sviridov qui prédisait que l'Union soviétique allait renaître vers 2025, et j'abonde dans le même sens. D’ailleurs, nous voyons en ce moment-même l'agitation qui a gagné l'Ukraine qui oscille entre son désir d'être intégrée à l'Union Européenne et celui, lucratif et probablement plus valorisant et instinctif, de regagner la Fédération russe.

Ces soubresauts politiques toucheront probablement également le Kazakhstan, le Bélarusse, et les autres Kirghizistan coincés entre deux mondes. L’Ukraine n’est que le début et ses décisions donneront le ton à un mouvement de réunification.

Si une confrontation armée n’est, selon moi, pas envisageable même à long terme, les tensions se multiplieront entre la Russie, l’Union Européenne et les États-Unis et nous assisterons à une nouvelle Guerre Froide.

L’Islam

Je parle de l’Islam en tant que symbole unificateur de radicaux et d’extrémistes à travers le monde, et non de la religion en elle-même. Je m’attends à ce que l’année à venir soit marquée de violence islamique à cause d’une mouvance qui gagne en force et en motivation.

Plus isolées que jamais, les communautés musulmanes à travers le monde souffrent de discrimination et paient le prix des radicaux qu’ils ne dénoncent que du bout des lèvres. Puis, aussi, des pays musulmans sont la cible de frappes militaires occidentales, tandis qu’Israël continue à ruiner les efforts de paix au Moyen-Orient, et que des extrémistes tentent par tous les moyens de créer des républiques islamiques.

C’est un cocktail explosif, alimenté sans cesse de justifications nouvelles, qui peut désormais éclater au visage de n’importe qui, n’importe où. Nous l’avons vu à Boston, à Londres, à Volgograd et ailleurs. Le terrorisme est efficace en ce qu’il fait parler, qu’il est médiatisé, et qu’il fait peur. À mesure que le monde moderne lui fait la guerre et tente de le calmer, le radicalisme musulman gagne des adeptes et des raisons de se révolter.

Bien qu’elle ne mènera nulle part in fine, la violence sera très présente – plus que par les années passées.

La fin du mouvement souverainiste québécois

Même s’il pouvait prendre de l’élan advenant l’indépendance de l’Écosse ou de la Catalogne, par exemple, le souverainisme québécois est sans avenir. 2014 verra le Parti québécois ruiner tout espoir d’unification par ses politiques obscurantistes et ses décisions controversées.

Minant depuis son arrivée l’économie du Québec et divisant plus que jamais la population, sans compter les dissensions au sein de ses propres troupes, le PQ incarne le changement – mais pas le changement qu’il voudrait. Ce parti désuet est en train de démontrer, par sa maladresse et son incapacité à gouverner, que ses ambitions ne sont pas viables.

 Par ailleurs, la situation démographique du Québec n’est plus celle des années 70, voire même celle du dernier référendum. La population est encore plus diversifiée qu’elle ne l’était à l’époque. Si Parizeau, à l’issu du référendum de 1995, disait que c’était « à cause » du vote ethnique, je dirais plutôt que c’est grâce au vote ethnique que l’espoir d’un vote commun, même à une question simple, n’est plus envisageable.

Les différentes ethnies et communautés ont su trouver leur place au Québec dans le respect de leur identité, comme justement une grande partie des francophones se sentent à leur place dans une fédération canadienne qui englobe et unifie plusieurs peuples en en respectant l’identité propre.

Les mouvements souverainistes vont, de toute façon, à contre-courant dans un monde qui vise plutôt à unir des nations indépendantes afin de les rendre collectivement plus fortes.

Peut-être – peut-être – que si le PQ avait eu à sa tête un chef crédible et dans son programme, des politiques visant à rendre plus forte la province plutôt que de chercher à l’appauvrir, à diviser les communautés et à livrer une guerre au Canada, peut-être qu’il en eut été autrement. Mais Marois et ses troupes de l’antiquité ont sonné le glas de ce grand projet social. Heureusement, le Québec saura s’épanouir et se faire valoir autrement – nous ne manquons pas de talent ou d’ambition, ici. Et c’est tant mieux!

En vrac

Le Pakistan. Véritable poudrière nucléaire, cette nation pourrait à n’importe quel moment retourner sa veste et envoyer promener les États-Unis dans leur « guerre au terrorisme ». Le Pakistan pourrait, à raison, s’écœurer des frappes de drones ou des invasions spontanées et tenter de faire valoir sa souveraineté. Ou il pourrait encore s’embarquer dans une nouvelle querelle avec l’Inde au sujet du Cachemire, querelle qui pourrait rapidement devenir un conflit nucléaire. Autre scénario : des hauts placés radicaux au sein de l’armée pakistanaise décident de prendre le contrôle et/ou d’utiliser des ogives nucléaires, sans que la décision soit prise par un dirigeant élu.

Israël. À force de narguer ouvertement ses voisins et les Nations Unies, l’État hébreu est isolé plus que jamais et retranché dans des ambitions coloniales d’une ère révolue. Israël risque de perdre des alliés et de « devoir » agir de façon unilatérale pour répondre aux sionistes extrémistes qui le gangrènent, provoquant un conflit régional hautement explosif. Des frappes contre l’Iran, des assassinats ciblés, des attaques cybernétiques… le potentiel de catastrophe est grand.

Science. Cancer et SIDA risquent d’être finalement vaincus. Des cures ont en fait déjà fait leurs preuves et des gens ont été complètement guéris d’un et l’autre de ces maux redoutables. Le déploiement des traitements à l’échelle mondiale pourrait prendre un certain temps, mais 2014 devrait voir se multiplier les tests, études et médicaments prometteurs.

Big Brother. La surveillance que l’on ne savait pas aussi omniprésente et que l’on associait, à tort, à différentes théories du complot se concrétisera encore davantage et s’incrustera dans nos vies, qu’on le veuille ou non. Les révélations d’Edward Snowden, si louables puissent être ses intentions, ne feront pas changer grand-chose, d’autant plus que face aux menaces terroristes et à la violence à venir, les populations réclameront plus de sécurité, quitte à en amputer leurs libertés.

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Voici donc comment j’envisage l’année à venir. Si mes prédictions peuvent sembler pessimistes, il faut se rappeler que c’est dans l’adversité que l’Homme se montre le plus créatif et constructif…


Bonne année!