lundi 24 octobre 2011

Les pions des syndicats

(Ce texte a été publié en version abrégée dans La Presse et sur Cyberpresse.ca)

Alors que le Québec subit, encore une fois, la colère et la répression des syndicats, l’heure est à se demander si ces corporations aux « nobles » prétentions ont toujours leur place dans notre société.

Quoique légitime et justifiée à ses début, la mission des syndicats s’est étrangement transformée au fil des années, à un point tel qu’il semble normal d’en questionner la pertinence. Alors que les syndicats visaient autrefois à protéger les droits des travailleurs, ils inversent aujourd’hui les rôles et se servent de ces derniers comme des soldats, comme des boucliers, comme de vulgaires pions sur leur échiquier.

Les droits des travailleurs sont au second plan – s’ils sont toutefois considérés – ou carrément bafoués et la priorité réside aujourd’hui dans la protection et l’accroissement du « territoire » de chaque centrale ainsi que dans la promotion de divers intérêts politico-économiques. Chaque travailleur syndiqué devient un revenu supplémentaire et, ainsi, une ressource additionnelle dans la guerre que se livrent entre elles les centrales ou dans les batailles qu’elles livrent aux différents gouvernements afin de faire valoir leurs intérêts.

Or ces travailleurs deviennent la plupart du temps syndiqués par la force lorsqu’ils acceptent un emploi et s’enrôlent, du même coup, dans les rangs d’une centrale ou une autre et deviennent également à la merci des commandants, des gros bras et des règles non-écrites qui en gèrent le quotidien.

C’est, en soi, un procédé qui n’a strictement rien de démocratique et qui ne respecte pas un droit fondamental des travailleurs : celui de choisir d’être ou non syndiqué. Surtout lorsque les syndicats, comme nous le pouvons constater ces jours-ci, ont des activités s’apparentant plus au crime organisé qu’à une société démocratique.

Grabuge, bris d’équipement, grèves forcées, intimidation, chantage, manipulation, menaces – tel est désormais l’apanage des syndicats et cela dure depuis des années. Qu’il ne s’agisse que d’une minorité des membres et que ces actions soient « officiellement » (supposément) découragées par les directions syndicales, pourquoi tolérons-nous toujours ça?

Rien n’excuse ni ne justifie de tels agissements et il est grand temps de les condamner et d’y mettre fin. Les centrales syndicales commettent des crimes. Traitons-les alors comme des organisations criminelles. Et laissons aux travailleurs qui veulent s’en dissocier le droit de le faire.

Quoique la fin des syndicats – du moins tels qu’ils sont aujourd’hui – me semble hautement souhaitable, elle ne sera pas réalisable tant que nous accepterons que certains emplois soient obligatoirement syndiqués et que des centrales puissent forcer des travailleurs à leur verser une portion de leur salaire même s’ils ne se sentent pas représentés par ces monstres archaïques, violents et criminels.