jeudi 12 janvier 2012

Une justice pas si aveugle


(Ce texte a été publié sur le site de La Presse)

Une mère de famille déclarée non responsable après avoir tenté d’électrocuter ses deux enfants. Un médecin qui charcute cruellement les siens et qui aurait la possibilité de reprendre la pratique après avoir été déclaré non criminellement responsable. Qu’en penser?

En ma qualité de simple citoyen, je m’inquiète. Je n’ai pas été impliqué, de près ou de loin, dans l’un ou l’autre de ces cas. Je ne suis pas policier, ni enquêteur, ni avocat, ni juge, ni même membre d’un des jurys qui ont pris de telles décisions. Mais je me permets tout de même de les critiquer, les contester et me questionner sur l’efficacité de notre système judiciaire.

Peut-être avaient-ils raison. Peut-être se sont-ils trompés. Mais ce qui m’inquiète, ce sont les précédents qui sont créés et le message qui est envoyé.

Dans une société où l’on cherche à tout prix à protéger les minorités, les démunis, les plus faibles, les rejetés et autres marginaux (parfois à tort, souvent avec raison), je crois également important de conserver une certaine justice, une certaine fermeté, et de ne pas céder à la moindre plaidoirie d’aliénation, de prise de médicaments, d’enfance difficile ou de troubles mentaux.

La Justice n’est-elle pas aveugle et impartiale? Pourquoi accorder des faveurs à certaines personnes pour des meurtres ou des tentatives de meurtres? Qu’ont-elles de particulier pour passer ainsi à travers les mailles de notre système? Les autres meurtriers et criminels qui croupissent dans les prisons avaient probablement, eux aussi, des troubles personnels. Ils n’ont de toute évidence pas, eux non plus, su faire la différence entre le bien et le mal au moment de poser leurs gestes. Et pourtant.

Je crois que cette mollesse n’est pas un signe de compréhension ou de compassion envers ceux qui posent des gestes impardonnables. C’est un manque de respect envers les victimes et c’est un message dangereux qui est envoyé à notre société. Je n’ai rien contre le fait d’offrir des soins psychologiques particuliers à Guy Turcotte ou à cette mère troublée – ils en ont vraisemblablement besoin. Mais pourquoi échappent-ils aux peines qu’ils méritent, comme tous les autres qui se rendent coupables de tels gestes? Ne pouvons-nous pas leurs offrir ces soins en prison et faire en sorte que justice soit rendue?

mercredi 11 janvier 2012

Les policiers sont-ils coupables de faire leur travail?



Quoiqu’il soit vrai qu’une vie ait pu être épargnée dans la situation dont il est question, je crois que vous tenez des propos hypocrites et utopistes.

Les policiers n’ont peut-être pas agi de la façon idéale avec le sans-abri qui est décédé. Mais, comme vous le dites vous-même, ils sont armés et entraînés afin de faire face à de telles situations du mieux qu’ils le peuvent. Et, comme vous et moi, ils sont humains et peuvent se tromper.

Une vie a été brisée. Mais combien ont été sauvées? Si le policier était décédé de ses blessures à l’arme blanche, tiendriez-vous les mêmes propos? Si le sans-abri avait blessé une personne handicapée ou un enfant sur son chemin – personnes sans défense que vous semblez vouloir protéger – qu’en penseriez-vous? Si le policier avait visé les jambes puis que le projectile avait ricoché sur un innocent?

Il est bien facile de juger des gestes qui ont été posés dans le feu de l’action depuis le confort de votre salon, mais qu’auriez-vous fait dans la même situation si votre collègue venait de se faire attaquer et que l’assaillant était en fuite, armé, dans un lieu public?

Comme vous le dites des policiers qui ont choisi leur métier en sachant qu’ils allaient faire face au danger, le sans-abri a également fait un choix en décidant d’attaquer un agent de la paix à l’arme blanche.

Je ne tente pas d’excuser ou de justifier ce qui s’est passé. Mais je me questionne sur votre honnêteté lorsque vous parlez de la vie qui est sacrée et des personnes sans défense que notre société doit protéger. Si la victime avait été richissime plutôt que sans-abri, auriez-vous été aussi prompt à crier à l'injustice?

TVA et son utilisation (bâclée) des médias sociaux


TVA Nouvelles annonçait plus tôt aujourd'hui, via ses comptes Facebook et Twitter, que notre système solaire contenait plus de planètes que d'étoiles. Le lien pointait vers un article sur le site de TVA Nouvelles qui, lui, reprenait -- avec une maladresse infantile et une pathétique ignorance des notions astronomiques élémentaires -- une dépêche de l'AFP à propos d'une étude démontrant que notre galaxie, la Voie Lactée, contenait plus de planètes de d'étoiles.

On sait, évidemment, que notre système solaire ne contient qu'une seule étoile: le Soleil.

Le commun des mortels peut se tromper. Et se reprendre. Mais on s'attend à un minimum de professionnalisme de la part d'un empire médiatique d'une telle envergure. Et on pourrait également s'attendre à ce qu'au moins un des membres de l'équipe éditoriale repère et corrige l'erreur, sinon avant sa publication, au moins au moment où des abonnés Facebook et Twitter leur font remarquer.

Que neni!

TVA, hors de sa zone de confort, loin des sujets habituels de meurtres et autres nouvelles spectaculaires, a laissé cette nouvelle en ligne durant plusieurs heures. Le temps qu'au moins 75 commentaires soient envoyés sur leur page Facebook, dont plusieurs relevaient la grossière erreur qui coiffait l'article en question.

Finalement, plus de trois heures après la publication de la nouvelle sur Facebook, TVA Nouvelles bouge. Ils remercient les lecteurs? Ils apprécient la contribution et la prompte réponse de leurs abonnés? Ils envoient un petit mot de reconnaissance? Non! Ils effacent, incognito, la nouvelle et les commentaires. Jamais existée. Aucune erreur. Nothing to see here, move along.

Et en plus, l'erreur est toujours présente dans l'article sur le site de TVA Nouvelles, cinq heures après sa parution.

L'erreur est humaine, certes. Mais il est inexcusable pour une aussi grosse boîte d'agir en soupe au lait de la sorte. C'est d'une médiocrité méprisante et hautaine, d'un manque de tact flagrant, et c'est exactement la façon dont on ne devrait pas se comporter sur les médias sociaux. Quelle bourde!

Kim-Jong Deux doit être fier...