jeudi 28 février 2013

Manifestant? Non. Terroriste!

On serait porté à considérer Denis Marc Pelletier comme un manifestant ou un anarchiste extrémiste. Or, arrêté lors d'une manif en possession de cocktails molotov et accusé d'avoir menacé d'attaquer la population de façon aléatoire, cet imbécile est un terroriste. Rien d'autre.

Vais-je trop loin? Non. Il est crucial de remettre ses gestes en perspective afin de comprendre leur portée réelle.

De quelle façon aurions-nous réagi si, en apprenant cette nouvelle, plutôt que de parler d'un Denis Marc, nous aurions eu affaire à un Mohamed ou un Rachid?

Le fait qu'il soit "Québécois pure laine" excuse-t-il ou minimise-t-il la gravité de ses gestes et paroles? Selon moi, pas du tout. Et j'espère qu'il sera traité et méprisé de la même façon que s'il avait été d'origine étrangère.

Qu'il ne colle pas au stéréotype du terroriste que les médias nous présentent généralement; qu'il se soit mêlé aux carrés rouges ou aux crétins anarcho-communistes; qu'il ait été fâché fort, fort, fort contre le gouvernement avec des "super de bonnes raisons"; tout cela ne devrait pas nous faire oublier que par son désir de s'en prendre à des innocents pour faire passer un message, il a fait de lui un terroriste.

Il devrait même être mis dehors du pays. Je n'ai pas envie de payer pour son procès ou son incarcération. Il nagera jusqu'où bon lui semble, je m'en balance. Mais heureusement pour lui, il a la chance de vivre dans une société civilisée qui saura avoir plus de respect envers cet inculte débile qu'il n'en mérite.

Et j'espère qu'on n'essaiera pas de le faire passer pour un "individu perturbé" ou un "malade mental". C'est un terroriste, peu importe les excuses bidons que ses avocats tenteront de nous faire avaler.

mercredi 20 février 2013

Les étudiants n’ont pas de droit à la grève


Suite aux événements du printemps dernier et aux promesses non tenues du Parti québécois, certains étudiants revendiquent désormais un « droit à la grève » et la clinique Juripop va jusqu’à parler de convention collective. Mais l’école est-elle réellement un endroit où de telles luttes ont leur place?

Être aux études, c’est former son esprit, c’est tirer des leçons du passé, c’est développer une méthodologie du travail et aussi, c’est un lieu où on apprend à vivre en société et où l’on se heurte à des opinions qui ne sont pas nécessairement les mêmes que celles dans lesquelles on a grandi à la maison.

Les études, c’est un moment où tout cela se produit.

Mais ce n’est pas un moment où nos opinions et nos valeurs sont définitives. Un étudiant est encore en plein développement, en pleine croissance intellectuelle. Quoiqu’on puisse souvent croire à cet âge que nous sommes omniscients et que nous sommes détenteurs de la Vraie Vérité, c’est faux.

C’est encore l’âge où on commet des erreurs, où on fait des conneries.

Comme vouloir renverser le système alors que nous n’en connaissons qu’une infime partie. Comme avoir lu Marx et de Beauvoir puis croire que c’est suffisant pour se lancer en politique ou pour donner des leçons de sociologie à tous les citoyens. Comme tenir mordicus à faire la grève des études et vouloir imposer ses convictions politiques à tous les autres étudiants.

Si étudier est un droit, il faut justement en profiter et ne pas le transformer en opportunité de faire de la petite politique. Étudier est un droit et personne ne doit en priver ses pairs.

Les établissements scolaires ne devraient pas être un endroit où l’on tolère la propagande politique – de quelque allégeance soit-elle. Si c’est l’endroit parfait pour en discuter, en débattre et se forger une idée, ce n’est pas là où on doit livrer des luttes qui vont à l’encontre des valeurs de ses pairs, même si ceux-ci ne semblent être qu’une minorité parce qu’ils sont moins bruyants.

Réclamer un droit à la grève ou, pire, une convention collective, c’est transformer les écoles secondaires, les cégeps et les universités en champ de bataille contre le capitalisme. Si pour certains la lutte des classes, les manifestations improvisées et le renversement de notre système politique sont des priorités, ils ont droit à leur opinion mais ils n’ont pas à prétendre avoir le droit de l’imposer aux autres.

Étudier est un droit collectif qui devrait avoir préséance sur les opinions et convictions personnelles. Étudier est un droit qui devrait avoir priorité sur celui de faire la grève. Étudier, c’est se donner des armes et des munitions pour peut-être, plus tard, livrer des luttes et faire évoluer les choses.

Si certains se croient déjà mûrs et assez matures pour changer le monde et qu’ils jugent bon de cesser d’étudier pour faire avancer des causes diverses, qu’ils le fassent mais qu’ils ne se trouvent pas de nouveaux moyens d’imposer ce choix aux autres – en plus des méthodes sournoises, des votes à main levée, des cotisations syndicales obligatoires et de l’intimidation que nous avons vus dans le passé.

Les luttes politiques devraient être livrées ailleurs, sur d'autres tribunes, qu'au sein des établissements scolaires. Mêler la politique et les revendications sociales aux études, c'est nuire à ces dernières. Faire la grève, boycotter des cours, c'est priver tous les étudiants d'un droit fondamental.

Étudier est un droit et il ne faut pas l’oublier.