jeudi 24 octobre 2013

Les femmes au volant, c'est criminel!

Aujourd'hui, nous pouvons remercier le Ministère de l'intérieur en Arabie Saoudite qui nous rapelle que les femmes n'ont pas le droit de conduire. En 2013.

J'ai beau essayer, je n'arrive pas à m'expliquer que ce soit sérieux, que ce n'est pas une grosse blague, un peu comme les autocollants "les femmes au volant c'est criminel" que l'ont voyait dans les années 80 pour parodier les campagnes de la SAAQ contre l'alcool au volant.

L'Arabie Saoudite, faut-il le rappeler, est un partenaire politique et économique du Canada. En fait, c'est le deuxième marché en importance du Canada dans la région. Plus de 15,000 Saoudiens étudient ici, dans notre pays. Nous avons une ambassade à Riyad, et Riyad en a une ici.

La Mecque, où vont en pellerinage des millions de musulmans chaque année, c'est en Arabie Saoudite.

Ce pays qui devrait être (et qui se vante, à tort, de l'être) un phare culturel, une vitrine de la démocratie dans une région instable, n'est en fait qu'une farce ridicule, une théocratie menée par des attardés d'une époque révolue.

Human Rights Watch et d'autres ONG ont beau critiquer l'Arabie Saoudite pour sa discrimination systématique envers les femmes et les minorités religieuses, l'Occident continue néanmoins à faire du commerce et entretenir des relations diplomatiques avec ce royaume.

Les Saoudiennes qui n'ont pas encore le droit de prendre le volant, ce n'est que la pointe d'un iceberg dégueulasse. C'est un symbole. Le symbole d'une opression ouverte et tolérée.

Leur Ministère de l'intérieur ose même le réaffirmer publiquement. Qu'est-ce que nous faisons? Rien. Nous ne protestons pas. Nous ne faisons pas de pression économique. Nous ne convoquons même pas l'ambassadeur saoudien au Canada pour lui parler dans le casque.

Je ne sais pas quoi faire d'autre que de chiâler. Fuck you, les Saouds.