samedi 12 mai 2012

La dictature estudiante

(Ce texte a été publié dans La Presse du 14 mai et sur le site de La Presse.)

Le débat sur la hausse des frais de scolarité est clos depuis longtemps déjà -- la hausse se fera, que l'on soit pour ou contre, et l'on ratrappera finalement des décennies de déni et de gel insensés afin de préserver la qualité de l'éducation offerte au Québec. Mais au-delà des arguments, des pours et des contres, un problème bien plus grand encore vient de nous sauter au visage: celui de la dictature qu'une minorité radicale impose à la société.

Les étudiants qui sont en "grève" et qui manifestent ne représentent en fait qu'une minorité de l'ensemble des étudiants du Québec. Or, ils croient qu'ils ont le droit de nous imposer leur opinion par la force, par la violence, par du chantage et, désormais, par des actions si extrêmes qu'elles frôlent le terrorisme.

Je m'explique très mal la tolérance incroyable et la patience infinie que nous démontrons face à ces casseurs qui se croient au-dessus des lois. Le gouvernement en place, faut-il le rappeler, a été élu démocratiquement par une majorité de la population. Ses décisions ne peuvent être appréciées par tous -- ce genre de compromis, c'est l'essence-même de la démocratie. La façon intelligente, respectueuse et civile de manifester son désaccord, c'est d'aller voter pour un autre partie aux prochaines élections. Et c'est ce que fera une grande partie de la population.

Mais pourquoi alors laissons-nous une minorité bruyante, violente et radicale prendre tant de place? On peut (et on doit) respecter leur opinion ainsi que leur droit de l'exprimer. Mais ils n'ont pas le droit de nous l'imposer.

Je trouve vraiment triste d'assister impuissant à la radicalisation d'un débat à propos de quelques centaines de dollars. Je trouve alarmant de constater à quel point des groupuscules qui se prétendent démocratiques contournent, abusent et manipulent les règles élémentaires de la démocratie.

Tout comme je n'accepterais pas que des manifestations néo-nazies ravagent Montréal afin d'imposer leur idéologie, je n'accepte plus qu'une gauche extrême et dangereuse fasse de même impunément. Il est grand temps d'agir, d'imposer le retour en classe et de laisser couler ceux qui croient que des professeurs de qualité, des universités réputées et un enseignement supérieur, c'est gratuit.

2 commentaires:

  1. Ce qu'on vit actuellement, ce sont les dérives du pouvoir. C'est pourquoi la population est indulgente face aux étudiants. On n'a qu'à regarder le topo de Larocque à TVA qui cherchait en vain des frustrés de la panne de métro jeudi dernier.

    La cause des frais de scolarité est devenue secondaire. Ce que l'on vit, c'est l'arrogance et le despotisme d'un gouvernement face à une population qui se réveille.

    Ce qui fait peur aux autorités actuellement, c'est qu'ils ne contrôlent plus le message. Les jeunes s'informent sur Internet, média non censuré. Ça vient défier les autorités qui contrôlent tous les médias traditionnels (journaux, télé, radio).

    On a vu aujourd'hui qu'un groupe soit-disant "radical" menace les salles de nouvelles. Les journalistes savent qu'ils ont péché, que leur couverture du conflit est "pro-régime". Si j'étais à leur place, je serais inquiet.

    Tout ceci pour dire qu'on vit la même situation en Syrie et au Québec : un gouvernement qui veut mater son peuple. La seule différence entre ces conflits, c'est le niveau de violence en Syrie qui est à la puissance 10 par rapport à ce qui se produit au Québec.

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  2. C'est bien beau. Mais il reste que la "population qui se réveille", ce n'est qu'une infime minorité de la population. Dans les faits, le support à cette cause qui, au début, avait du bon sens s'effrite à mesure qu'elle se radicalise et prend des airs de révolution.

    Si des foules se massaient dans toutes les villes du Québec pour une cause commune, peut-être pourrions-nous alors nous dire que la population se réveille. Mais on parle de 300$ (ou 3,000$, qu'importe) et d'une poignée de radicaux.

    Ce qu'elle fait, la population? Elle se tanne. Elle en a marre. Et les étudiants, bien malgré eux, sabottent leur propre cause et renforcent le gouvernement de Charest...

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