Ils ont envahis les rues depuis plusieurs semaines déjà. Depuis,
je me retiens et je préfère ne pas parler parce que certains sont prudents et
respectueux. Mais d’autres le sont moins. Et c’est de ces derniers – ces imbéciles
prétentieux qui se croient tout permis et qui pestent contre les automobilistes
alors qu’eux-mêmes font partie du problème – dont je parle et contre qui j’en ai.
J’en ai vu de toutes les sortes depuis le début de l’été,
comme lors des années passées. C’est toujours la même histoire, en fait :
un idiot en spandex avec des stickers de commanditaires bidon roule sur son
vélo trop cher comme s’il était seul sur la route.
Il en prend large, le bike
snob. Il n’hésite pas à en prendre un brin plus large et à accélérer lorsqu’il
entend une voiture s’approcher pour le dépasser, de sorte que le dépassement
doive se faire complètement dans la voie en sens inverse. Juste pour faire
chier, « parce que tu devrais pas rouler en auto, esti de banlieusard ».
Les troupeaux
Et parfois – et c’est probablement la pire situation – les spandexers
sont en groupe. Ils appellent ça « rouler en peloton » et en semblent
très fiers. Si fiers qu’ils croient que ça leur confère des droits que les
autres n’ont pas. Comme rouler en plein milieu de la rue alors qu’il y a une
piste cyclable juste à côté.
(Je me rappelle une fois, sur le Pont Legardeur, où un
peloton d’imbéciles en spandex roulait dans la voie de droite plutôt que sur la
piste cyclable. Après les avoir évités de justesse parce qu’ils n’étaient pas
visibles à la sortie de la courbe au milieu du pont, je les ai vus passer sans
s’arrêter sur une lumière rouge en plein trafic. « FUCK YOU! On est un
peloton! »)
Et n’allez surtout pas leur reprocher, parce qu’ils vont s’empresser
de vous crier qu’ils « roulent en peloton, gros esti de cave de pollueur
du 450 barbecue-douchebag-Fuzzy Laval ».
Le spandex (particulièrement avec des stickers de sponsors
bidons, un peu comme les stickers sur une Honda Civic d’ado de 17 ans) confère
également des pouvoirs magiques. Comme celui de croire fermement qu’en portant
son petit suit, le cycliste devient
plus solide que l’acier, plus rapide qu’une Formule 1, et qu’il n’a même plus
besoin de faire attention sur la route, de se tasser pour laisser des véhicules
passer quand il prend une voie complète, ou encore d’être simplement courtois.
Sérieusement, quand un membre de votre race plante et se
casse la gueule, j’applaudis. Parce que vous le méritez.
Dowtown mayhem
Outre les spandexers qui monopolisent les chemins de
campagne, il y a également les aussi minables que téméraires twits qui se
faufilent entre les voitures au centre-ville. Ceux qui, sans hésiter, vont
dépasser un autobus par la droite, vont couper les piétons parce que c’est LEUR
route – pas aux autos, pas aux piétons, juste aux vélos! – et aussi ceux qui
vont vous suivre d’une lumière à l’autre sans jamais s’arrêter aux rouges, sauf
s’ils ont envie de s’accoter sur votre hood.
Je parle des messagers qui se calissent de leur propre vie,
des hippies qui viennent d’acheter des plantes à brouter et qui ramènent 32
sacs d’épicerie en Bixi, des gars probablement encore chauds de la veille qui
zigzaguent sur une bécane toute pétée, et des filles du plateau dont la robe
longue traine dans les roues du vélo. C’est dangereux! Votre mère ne vous a rien
appris, calvaire?
(L’autre jour, au centre-ville, alors que je constatais
justement leur inconscience qui n'a d’égale que celle des chauffeurs de taxi, j’en
ai vu deux, dans deux situations séparées et consécutives, qui ont failli
frapper des piétons en allant trop vite et en ne s’arrêtant pas à la lumière
rouge. Fuck les piétons, hein?)
Le respect
Dans le fond, cyclistes minables et imbéciles qui vous
croyez tout permis, vous êtes un problème. Vous êtes un aussi gros christ de
problème que les « douchebags en auto » que vous haïssez tant – mais vous
êtes moins solides lors d’un impact. Vous êtes pas mal plus mou et c’est votre tête qui va fendre sur l’asphalte.
Là où je veux en venir, c’est que vous entachez la
réputation d’un sport et vous causez des accidents.
Personnellement, je ne fais pas de vélo. Mais j’adore le
rollerblade. Et quand j’en fais, je respecte les automobilistes et je me tasse,
même si ça risque de me ralentir, même si c’est moins le fun que de rouler en
plein milieu de la rue. Je me tasse parce que j’ai une tête sur les épaules et
je l’utilise. Je suis respectueux.
Le respect. Trop peu des usagers de la route comprennent
cette notion. Et trop souvent, on blâme les automobilistes et on leur reproche
de ne pas respecter les cyclistes. Or, l’inverse est tout aussi vrai. Pour reprendre les mots exacts de Patrick Dion dans une chronique idiote au sujet d'un idiot : « Il
doit arrêter d’en beurrer épais, il doit cesser d’essayer d’épater la galerie
pour se faire aimer de la gang ».
M. Dion parle des automobilistes (qu’il méprise et qualifie « d’homo automobilis quebecus »). Mais
je crois que sa phrase s’applique tout aussi bien aux cyclistes qui se croient
au Tour de France et qui roulent comme si la route n’appartenait qu’à eux.
Vous aimez parler de partage et de respect – justement!
Apprenez à partager le chemin et respecter les autres. Ce n’est pas parce que c’est l’été
et qu’il fait beau que vous êtes soudainement les seuls sur la route et que vous êtes automagiquement devenus invincibles.
Au final, même si en tant qu'automobiliste je suis prudent et respectueux, en cas d'accident, c'est votre beau CCM shiné qui va briser et votre petit suit en spandex qui va déchirer. Et ça sera de votre faute.
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