À entendre l'imam Chaoui qui veut ouvrir un centre de propagande islamiste à Montréal, on a envie de lui fendre le crâne – et avec
raison. Or, le problème est plus complexe. On ne parle pas d’un « méchant »
qui attire des complices, mais plutôt d’un charmeur qui « sauve » des
incompris, un peu comme un pimp sauve
des filles.
L’humain n’est pas méchant en soi. Ni l’Islam – ou le
Christianisme, ou le Judaïsme. Il y a certainement de bonnes intentions derrière
les écrits que partagent ces religions du Moyen-Orient, mais elles sont
malheureusement aussi nombreuses que les mauvaises interprétations. Le fond, c’est
que nous sommes des humains et que nous sommes tous capables de nous entendre.
Nous sommes tous capables de nous entendre. En principe.
Et c’est là que tout se joue. Car il y a des différences, il
y a des inégalités. Il y a de l’injustice et des actes que l’on ne peut
expliquer. Il y a des trous de cul qui se ramassent des fortunes tandis que de
bonnes personnes se ramassent dans la rue.
Quand tu es jeune, victime ou témoin de tout ça, impuissant
devant tant d’aberrations, devant tant de frustrations, il n’en faut pas
beaucoup pour t’attirer dans le « droit chemin », dans des rêves, dans des
illusions et des promesses vides.
Pour certains gars, c’est les gangs de rues, les gros tough qui marchent sur Ste-Cath comme si
c’était un tapis rouge parce qu’on leur a promis la gloire s’ils tabassaient un
ti-coune d’un clan adverse.
Pour d’autres, c’est de trouver refuge dans des jeux online, dans des paradis artificiels qui
ne dérangent personne et qui apaisent la solitude.
Pour certaines filles, la salvation est offerte par un
charismatique pimp qui va leur offrir
à manger, à boire et à se réchauffer – puis à fumer et à sniffer – juste en
attendant. Juste pour faire un peu d’argent.
Et pour une partie de notre jeunesse, ce sont des
pseudo-imams qui vont miser sur des promesses de l’au-delà, des idéaux
moyenâgeux et faciles à atteindre, qui vont amplifier des problèmes sociaux et
les utiliser à leur avantage pour profiter de jeunes qui n’arrivent pas à s’intégrer,
qui ne parviennent pas à se tailler leur propre place.
Le débile d’imam Chaoui en est un bel exemple.
Charismatique, borderline-légal, toujours à cheval sur ce qui est dégueulasse
de penser et sur ce qui est illégal de dire, il creuse dans les tréfonds d’une
jeunesse égarée pour recruter des putes djihadistes, des gars qui n’ont rien à
faire. Des Arabes et des Magrébins surtout, mais d’autres aussi issus d’ailleurs
ou issus d’ici qui se cherchent et qui n’ont rien de mieux à trouver qu’un
Allah tordu et caricaturé par des extrémistes.
Et Chaoui n’est pas le seul twit à en faire autant, à
inspirer de la haine, à profiter de la solitude pour en faire de la violence, à
offrir la mort comme une solution.
Facilement, nous pourrions à tous leur fermer la trappe, les
jeter en prison, et ne plus en entendre parler. Mais nous sommes civilisés et
ne devrions pas jouer leur jeu archaïque d’hommes des cavernes tarés.
Le problème, le vrai problème, il est ailleurs. En fait, il
est ici : c’est nous.
Plutôt que de s’offusquer contre les fous d’Allah, nous
devrions plutôt nous assurer que notre jeunesse soit assez bien éduquée pour ne
pas tomber dans leurs pièges. Nous devrions supporter les jeunes, mieux les guider,
mieux les intégrer. C’est à nous de leur offrir un avenir plus prometteur que
de se faire exploser pour tuer trois ou quatre innocents.
C’est à nous de mieux les accueillir et de nous assurer que
les jeunes ne finissent pas dans des écoles religieuses, qu’ils ne soient pas
forcés à écouter les soliloques dogmatiques de vieux barbus, qu’ils n’aient pas
à subir ni à causer la xénophobie.
Chaoui, il pourrait vivre ou crever, ça ne changerait rien.
Le problème est ailleurs. Il faut se concentrer à aider ses victimes, il faut
aider ceux (et celles?) à qui il promet l’éternité et la gloire comme un pimp promet un gramme et à boire.
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