Reculons de quelques 800 ans dans le passé de l’histoire
occidentale. Alors que l’Europe médiévale s’enfonçait dans les marasmes d’un
christianisme obscurantiste, ravagée par la peste et empêtrée dans des guerres
fratricides, elle a pu compter sur un allié étranger pour préserver et
contribuer à son héritage : l’Islam.
De l’alchimie à la philosophie, des mathématiques aux
mosaïques, de l’algèbre à la musique, ce sont en partie des penseurs et des
contributeurs musulmans et arabes qui ont participé au sauvetage et,
éventuellement, à la renaissance d’une civilisation qui courrait à sa perte.
Plutôt que de les censurer, ils ont retranscrit des livres
importants et traduit des textes cruciaux de notre histoire. Plutôt que de
détruire, ils ont partagé leur science et leur savoir-faire. Plutôt que d’en
profiter pour nous achever, ils nous ont aidés à nous relever.
Chacun son tour
Je simplifie et vulgarise, évidemment. Mais je souhaite
mettre en valeur un pan de notre histoire et de la leur avec lequel notre
présent contraste amèrement : alors que nous étions devenus des barbares,
ils ont été des gentlemen.
Et, en quelque sorte, c’est à notre tour de leur rendre la
pareille. Plutôt que de sombrer dans la haine et la peur, nous devrions
pratiquer ce que nous prêchons et être tolérants. Plutôt que de chercher
vengeance, nous devrions soutenir les dissidents qui dénoncent l’islamisme
radical. Plutôt que de chercher à débusquer quelques ennemis, nous devrions
nous faire des alliés par milliers.
Car en nous renfermant, nous nous plions à la volonté des
extrémistes qui ne souhaitent que des conflits, que de la peur, que de l’instabilité
partout où ils passent.
Fournir des armes
Même s’ils ne sont qu’une poignée, qu’une infime minorité
parmi tous les fidèles, les extrémistes ont le pouvoir de convertir des jeunes « normaux »
et d’en faire des bombes humaines. Ils ont le pouvoir de souder ensemble par la
haine des communautés qui ont été délaissées par leur terre d’accueil. Ils ont
la volonté – et rien de mieux à faire que – de recruter individuellement, un
par un, des gens isolés afin de faire un maximum de dommages.
Par l’éducation, par la tolérance, par le partage et par la
communication, nous armons les modérés contre les extrémistes et nous soutenons
les dissidents contre les intégristes. Répondre à la violence par la violence,
c’est s’abaisser au niveau des radicaux et des imbéciles.
Concrètement,
ça signifie respecter ceux qui sont différents, ne pas les ostraciser et ne pas
les rejeter. Ça signifie les accepter et les intégrer; leur donner le goût d’être
« de notre bord ». Alors
que l’Islam fait face à des débiles moyenâgeux, c’est à notre tour d’être des
gentlemen.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire