À coups de
déclarations cinglantes et de slogans grandiloquents, quelques centaines
d’étudiants prennent les rues, à nouveau, afin de défendre des causes en vrac.
Or, outre les dérangements auxquels nous sommes désormais habitués, ce qui me
dérange profondément, c’est leur façon irrespectueuse de s’approprier votre
voix et la mienne.
Si nous avons tous le droit à notre opinion et même le droit
à manifester notre mécontentement, il ne faut surtout jamais oublier que nous
vivons en démocratie et que le vote est la façon dont nous avons décidé, en
tant que société, de régler nos différends.
Pas en saccageant les biens publics, ni en envoyant des
« commandos » vider les classes. Pas en intimidant durant la tenue
des assemblées étudiantes, ni en brimant le droit qu’a chacun de poursuivre ses
études. Pas non plus, il faut le dire, en tapant ou en tirant sur des
manifestants.
Or, à force de laisser place à des radicaux, le débat se
radicalise et des extrémistes en profitent pour prétendre parler au nom de tous
et chacun, comme s’ils étaient les porte-étendards d’une population opprimée.
Comme si le règne du PLQ avait été institué par un putsch et qu’il se
maintenant en place grâce à une gestapo brutale.
C’est ce que semble vouloir faire croire une minorité
d’étudiants qui prétend parler en notre nom et dit vouloir défendre
« nos » droits et libertés. Ils agissent en faisant fi des élections
qui ont été tenues. Ils mentent en se disant les porte-paroles de la majorité.
Ils exagèrent en élevant les mesures « d’austérité » au stade de
tragédie nationale.
Les manifestants sont hypocrites quand ils disent exercer
une « démocratie directe » alors qu’ils ne font valoir que leurs
propres intérêts. Puis, surtout, ils ont une attitude méprisante envers les
électeurs en les considérant indignes de voter puisqu’ils ont élu le
« mauvais » parti.
Je ne suis ni brainwashé,
ni un fan inconditionnel du Parti libéral. À la limite, certaines des
revendications étudiantes (dans le lot éclectique qui nous est proposé)
viennent me rejoindre jusqu’à un certain point. Je crois qu’il faut avoir une
opinion nuancée et, surtout, savoir l’exprimer pour faire avancer une cause. On
ne peut pas simplement faire comme si ce mouvement étudiant de gauche
n’existait pas.
Mais ce n’est pas une grève « sociale ». Ce n’est
pas un mouvement « populaire ». Bloquer des rues, ralentir des gens
pressés, nuire à la circulation, gaspiller l’argent du public, ne pas
collaborer, ne pas divulguer l’itinéraire d’une manifestation, se masquer et provoquer
les policiers – tout cela, qu’importe la cause, va à l’encontre de la majorité,
à l’encontre des valeurs sociales et de l’opinion populaire.
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