Voici mes perspectives et prédictions pour l'année à venir quant à certains enjeux que nous verrons évoluer. Ce sont sûrement des sujets sur lesquels je vais chiâler…
你好!
Il faudra s'habituer à voir des
milliardaires chinois s'immiscer dans nos affaires. Par « nos affaires »,
j'entends les affaires de l'Occident. Le grand empire, sous ses airs anodins et
inoffensifs d'un communisme stalinien et dépassé, a grandi sournoisement et a
préparé ses cartes bien avant de les jouer. Ce capitalisme que nous rêvions de
leur imposer est devenu leur cheval de bataille du haut duquel ils nous foutront
une mémorable volée. Ils le maîtrisent mieux que nous et nous en souffrirons.
Ici et là, de richissimes inconnus feront
l'acquisition de parcelles de terre, d'entreprises grandes et petites, voire
même d'institutions qui nous sont chères. Ailleurs, des ressortissants
continueront à envoyer à leur mère patrie des informations délicates et des
secrets d'État. Si quelques-uns se feront prendre, comme Qing Quenton Huang à
Burlington, la plupart passeront sous le radar et causeront des dommages que
nous ne constaterons que bien plus tard.
Et c'est sans compter l'armée de hackers
déjà bien entraînés et aguerris qui pend comme une épée de Damoclès au-dessus de
l'Occident. L'Internet est son terrain de jeu et, quoique nos capacités de
guerre cybernétique s'accroissent, nous trainons un peu de la patte et nous
devons nous parer à toute éventualité contre ces nouveaux guerriers qui
frappent sans toujours brandir des étendards qui les identifient. Une menace à
la fois virtuelle et réelle, à la fois anonyme et chinoise.
Si la Chine nous est un partenaire
commercial, elle est également devenue une menace réelle à nos intérêts tant
politiques qu'économiques, dont la présence se fera de plus en plus sentir. À
force de vouloir économiser sur tout, nous avons pratiquement transférer à
l'autre bout du monde toute notre production et nos usines, finançant du même
coup un pays envers lequel nous sommes désormais endettés. Apprenez le
mandarin; sinon pour vous, pour l'enseigner à vos enfants qui, eux, en auront
besoin.
La fonte de l'Arctique
Les ambitions chinoises se mêlent, dans le
cercle polaire, à celles de la Russie, des États-Unis, du Canada, ainsi que
d'autres pays qui aspirent à profiter de la fonte des glaces arctiques et,
surtout, de ses conséquences comme l'accès à de nouvelles ressources
énergétiques et à un passage commercial direct vers l'Asie.
Les enjeux environnementaux liés au
réchauffement climatique sont graves et bien réels. Mais c'est sur le plan
politique et économique que nous en ressentirons les plus grands effets. Depuis
quelques années déjà, nous assistons à un tango diplomatique entre les nations
qui proclament de plus en plus fort leurs ambitions et qui cherchent par tous
les moyens à s'approprier ce vaste étendu de glace.
L'escalade dangereuse de ces prétentions
territoriales se limitait jusqu'à présent à des requêtes auprès des Nations
Unies ou à des expéditions scientifiques (j'ai en tête le sous-marin qui, en
2007, planta un drapeau russe sous les glaces du pôle nord). Toutefois, avec
une Russie plus forte et plus belliqueuse, avec un Canada qui tient mordicus à
sa souveraineté septentrionale, puis avec nos voisins du sud dont l'économie
est fragile, les revendications en Arctique ne se limiteront plus à une papierkrieg de
fonctionnaires et à des déclarations aux médias.
En effet, il n'y a de cela que quelques
semaines, Stephen Harper a fait rédiger une nouvelle requête officielle aux
Nations Unies afin d'inclure dans le Canada le pôle nord ainsi que ses
ressources naturelles, tandis que la Russie tente d'étendre au-delà des 200
miles nautiques sa zone économique, elle dont l'Océan Arctique touche plus de
15,000 km de ses côtes.
Sachant que cette région pourrait
renfermer près du quart des réserves mondiales de pétrole en plus de permettre,
par la fonte des glaces, de réduire de 30% la distance à parcourir pour les
navires commerciaux, et que des guerres ont été menées pour bien moins que
cela, l'Arctique est un enjeu stratégique crucial dont nous entendrons beaucoup
parler dans les mois et les années à venir, et les beaux discours se traduiront
rapidement en une présence militaire accrue.
L'Union soviétique 2.0
Grâce à Vladimir Poutine, la Russie n'est
plus cette épave risible et délabrée des années 1990. Bien au contraire, elle a
su redorer son blason et semble vouloir redevenir, lentement mais sûrement, ce
vaste empire qui unifie des peuples et des communautés à travers deux
continents sous l'égide d'une fédération quasi invincible.
Comme nous l'avons vu ailleurs dans le
monde, il ne suffit pas d'injecter le capitalisme dans un pays en espérant
qu'il en ressorte la démocratie. La Russie, suite à la chute de l'Union
soviétique, s'est rebâtie d'une façon que nous ne pouvions prévoir et qui lui
est propre. Plutôt que d'éclater, elle s'est réunifiée.
Les pays satellites qui ont obtenu leur
indépendance et qui n'ont pas su en tirer profit, gravitent désormais entre une
Europe unifiée et une Russie ressuscitée. Pravda citait récemment Pavel
Sviridov qui prédisait que l'Union soviétique allait renaître vers 2025, et
j'abonde dans le même sens. D’ailleurs, nous voyons en ce moment-même l'agitation
qui a gagné l'Ukraine qui oscille entre son désir d'être intégrée à l'Union
Européenne et celui, lucratif et probablement plus valorisant et instinctif, de
regagner la Fédération russe.
Ces soubresauts politiques toucheront probablement également le Kazakhstan,
le Bélarusse, et les autres Kirghizistan coincés entre deux mondes. L’Ukraine n’est
que le début et ses décisions donneront le ton à un mouvement de réunification.
Si une confrontation armée n’est, selon moi, pas envisageable même
à long terme, les tensions se multiplieront entre la Russie, l’Union Européenne
et les États-Unis et nous assisterons à une nouvelle Guerre Froide.
L’Islam
Je parle de l’Islam en tant que symbole unificateur de radicaux et
d’extrémistes à travers le monde, et non de la religion en elle-même. Je m’attends
à ce que l’année à venir soit marquée de violence islamique à cause d’une
mouvance qui gagne en force et en motivation.
Plus isolées que jamais, les communautés musulmanes à travers le
monde souffrent de discrimination et paient le prix des radicaux qu’ils ne
dénoncent que du bout des lèvres. Puis, aussi, des pays musulmans sont la cible
de frappes militaires occidentales, tandis qu’Israël continue à ruiner les
efforts de paix au Moyen-Orient, et que des extrémistes tentent par tous les
moyens de créer des républiques islamiques.
C’est un cocktail explosif, alimenté sans cesse de justifications
nouvelles, qui peut désormais éclater au visage de n’importe qui, n’importe où.
Nous l’avons vu à Boston, à Londres, à Volgograd et ailleurs. Le terrorisme est
efficace en ce qu’il fait parler, qu’il est médiatisé, et qu’il fait peur. À
mesure que le monde moderne lui fait la guerre et tente de le calmer, le
radicalisme musulman gagne des adeptes et des raisons de se révolter.
Bien qu’elle ne mènera nulle part in fine, la violence sera très présente – plus que par les années
passées.
La fin du mouvement
souverainiste québécois
Même s’il pouvait prendre de l’élan advenant l’indépendance de l’Écosse
ou de la Catalogne, par exemple, le souverainisme québécois est sans avenir.
2014 verra le Parti québécois ruiner tout espoir d’unification par ses
politiques obscurantistes et ses décisions controversées.
Minant depuis son arrivée l’économie du Québec et divisant plus
que jamais la population, sans compter les dissensions au sein de ses propres troupes,
le PQ incarne le changement – mais pas le changement qu’il voudrait. Ce parti
désuet est en train de démontrer, par sa maladresse et son incapacité à
gouverner, que ses ambitions ne sont pas viables.
Par ailleurs, la situation
démographique du Québec n’est plus celle des années 70, voire même celle du
dernier référendum. La population est encore plus diversifiée qu’elle ne l’était
à l’époque. Si Parizeau, à l’issu du référendum de 1995, disait que c’était « à
cause » du vote ethnique, je dirais plutôt que c’est grâce au vote ethnique que l’espoir d’un vote commun, même à une
question simple, n’est plus envisageable.
Les différentes ethnies et communautés ont su trouver leur place
au Québec dans le respect de leur identité, comme justement une grande partie
des francophones se sentent à leur place dans une fédération canadienne qui
englobe et unifie plusieurs peuples en en respectant l’identité propre.
Les mouvements souverainistes vont, de toute façon, à
contre-courant dans un monde qui vise plutôt à unir des nations indépendantes
afin de les rendre collectivement plus fortes.
Peut-être – peut-être –
que si le PQ avait eu à sa tête un chef crédible et dans son programme, des
politiques visant à rendre plus forte la province plutôt que de chercher à l’appauvrir,
à diviser les communautés et à livrer une guerre au Canada, peut-être qu’il en
eut été autrement. Mais Marois et ses troupes de l’antiquité ont sonné le glas
de ce grand projet social. Heureusement, le Québec saura s’épanouir et se faire
valoir autrement – nous ne manquons pas de talent ou d’ambition, ici. Et c’est
tant mieux!
En vrac
Le Pakistan. Véritable poudrière nucléaire, cette
nation pourrait à n’importe quel moment retourner sa veste et envoyer promener
les États-Unis dans leur « guerre au terrorisme ». Le Pakistan
pourrait, à raison, s’écœurer des frappes de drones ou des invasions spontanées
et tenter de faire valoir sa souveraineté. Ou il pourrait encore s’embarquer
dans une nouvelle querelle avec l’Inde au sujet du Cachemire, querelle qui
pourrait rapidement devenir un conflit nucléaire. Autre scénario : des
hauts placés radicaux au sein de l’armée pakistanaise décident de prendre le
contrôle et/ou d’utiliser des ogives nucléaires, sans que la décision soit
prise par un dirigeant élu.
Israël. À force de narguer ouvertement ses voisins et les Nations
Unies, l’État hébreu est isolé plus que jamais et retranché dans des ambitions
coloniales d’une ère révolue. Israël risque de perdre des alliés et de « devoir »
agir de façon unilatérale pour répondre aux sionistes extrémistes qui le gangrènent,
provoquant un conflit régional hautement explosif. Des frappes contre l’Iran,
des assassinats ciblés, des attaques cybernétiques… le potentiel de catastrophe
est grand.
Science. Cancer et SIDA risquent d’être finalement vaincus. Des cures
ont en fait déjà fait leurs preuves et des gens ont été complètement guéris d’un
et l’autre de ces maux redoutables. Le déploiement des traitements à l’échelle
mondiale pourrait prendre un certain temps, mais 2014 devrait voir se
multiplier les tests, études et médicaments prometteurs.
Big Brother. La surveillance que l’on ne savait pas
aussi omniprésente et que l’on associait, à tort, à différentes théories du
complot se concrétisera encore davantage et s’incrustera dans nos vies, qu’on
le veuille ou non. Les révélations d’Edward Snowden, si louables puissent être
ses intentions, ne feront pas changer grand-chose, d’autant plus que face aux
menaces terroristes et à la violence à venir, les populations réclameront plus
de sécurité, quitte à en amputer leurs libertés.
***
Voici donc comment j’envisage l’année à venir. Si mes prédictions
peuvent sembler pessimistes, il faut se rappeler que c’est dans l’adversité que
l’Homme se montre le plus créatif et constructif…
Bonne année!
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