(Ce texte a été publié sur le site de La Presse)
Une mère de famille déclarée non responsable après avoir tenté d’électrocuter ses deux enfants. Un médecin qui charcute cruellement les siens et qui aurait la possibilité de reprendre la pratique après avoir été déclaré non criminellement responsable. Qu’en penser?
Une mère de famille déclarée non responsable après avoir tenté d’électrocuter ses deux enfants. Un médecin qui charcute cruellement les siens et qui aurait la possibilité de reprendre la pratique après avoir été déclaré non criminellement responsable. Qu’en penser?
En ma qualité de simple citoyen, je m’inquiète.
Je n’ai pas été impliqué, de près ou de loin, dans l’un ou l’autre de ces cas.
Je ne suis pas policier, ni enquêteur, ni avocat, ni juge, ni même membre d’un
des jurys qui ont pris de telles décisions. Mais je me permets tout de même de
les critiquer, les contester et me questionner sur l’efficacité de notre
système judiciaire.
Peut-être avaient-ils raison. Peut-être se
sont-ils trompés. Mais ce qui m’inquiète, ce sont les précédents qui sont créés
et le message qui est envoyé.
Dans une société où l’on cherche à tout prix
à protéger les minorités, les démunis, les plus faibles, les rejetés et autres
marginaux (parfois à tort, souvent avec raison), je crois également important
de conserver une certaine justice, une certaine fermeté, et de ne pas céder à la
moindre plaidoirie d’aliénation, de prise de médicaments, d’enfance difficile ou
de troubles mentaux.
La Justice n’est-elle pas aveugle et
impartiale? Pourquoi accorder des faveurs à certaines personnes pour des
meurtres ou des tentatives de meurtres? Qu’ont-elles de particulier pour passer
ainsi à travers les mailles de notre système? Les autres meurtriers et
criminels qui croupissent dans les prisons avaient probablement, eux aussi, des
troubles personnels. Ils n’ont de toute évidence pas, eux non plus, su faire la
différence entre le bien et le mal au moment de poser leurs gestes. Et
pourtant.
Je crois que cette mollesse n’est pas un
signe de compréhension ou de compassion envers ceux qui posent des gestes
impardonnables. C’est un manque de respect envers les victimes et c’est un
message dangereux qui est envoyé à notre société. Je n’ai rien contre le fait d’offrir
des soins psychologiques particuliers à Guy Turcotte ou à cette mère troublée –
ils en ont vraisemblablement besoin. Mais pourquoi échappent-ils aux peines qu’ils
méritent, comme tous les autres qui se rendent coupables de tels gestes? Ne pouvons-nous
pas leurs offrir ces soins en prison et faire en sorte que justice soit rendue?
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