Pierre-Karl Péladeau propose de transformer notre province en pays « français,
juste et prospère ». Or, il s’avère que je vis déjà dans un pays juste et prospère (qui a ses défauts, mais aussi
ses qualités), en plus d’avoir la chance de pouvoir m’exprimer en français sans
aucune contrainte ou difficulté.
En fait, la principale menace à ma langue vient surtout des
unilingues francophones qui ne maîtrisent même pas le français et qui le
massacrent quotidiennement. Que ce soit sur Facebook ou Twitter, en s’exprimant
tout haut en public ou en silence par texto, notre langue est sérieusement
menacée par ceux-là mêmes qui devraient la protéger.
Nous pouvons être bilingues – voire trilingues – et être élevés
dans un milieu multiculturel et éclectique sans en perdre notre latin. Non
seulement est-ce possible, c’est
même désirable puisque c’est enrichissant et ça aide au développement de nos
capacités intellectuelles. Parler une langue, c’est bien. Mais deux, c’est
mieux.
Le fait français est si bien établi en notre province et
dans notre pays que celle qui vient
d’être élue à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie est
Michaëlle Jean, une Canadienne francophone.
Le fait français est d’une telle beauté que nous pourrions l’utiliser
comme outil pour nous propulser sur la scène internationale et rendre envieuses les autres provinces que nous avons contribué à fonder.
Le fait français, ici, fait partie intégrante de notre
identité. Il est si fort qu’il peut autant attiser les moqueries comme celles
de Sugar Sammy qu'être une puissante source de fierté comme notre Louis Cyr.
Mais le fait français n’est pas une honte ni une raison de
se séparer du Canada. Il en est, au contraire, une pierre angulaire. Le fait
français n’est pas une limite, mais une base sur laquelle nous pouvons
construire notre identité québécoise et canadienne à travers le monde.
En tant que Québécois, je me trouve chanceux de pouvoir
multiplier la richesse des cultures qui m’ont forgé et qui m’entourent, plutôt
que de les considérer comme des ennemies. Je n’ai pas besoin de souveraineté,
je n’ai pas besoin d’unilinguisme pour me protéger. Je n’ai surtout pas besoin
d’un PKP opportuniste pour me promettre un « pays français ».
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